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Nucléaire iranien : nuit de négociations pour tenter de décrocher un accord

Les négociations sur le nucléaire iranien, entamées vendredi à Lausanne, n'ont pas abouti à un accord malgré l'expiration du délai, fixé au 31 mars. De sources diplomatiques, elles se prolongent durant la nuit, mais n'iront pas au-delà.

Les grandes puissances et l'Iran s'acheminent vers une nouvelle nuit de discussions, mardi 31 mars au soir, alors qu'expire à cette date même le délai fixé pour trouver une issue sur le programme nucléaire de Téhéran. Mais il n'y aura pas de lendemain.

Selon Antoine Mariotti, envoyé spécial de France 24 à Lausanne, "les discussions ne se prolongeront pas mercredi", malgré ce qu'avaient auparavant laissé entendre les diplomates, américains notamment.

"Le ministre chinois des Affaires étrangères est déjà parti, mais c'était prévu et il sera représenté par son vice-ministre", explique-t-il. "Mais Laurent Fabius a pour sa part exclu de rester une journée supplémentaire et a annoncé qu'il quitterait Lausanne très tôt mercredi et qu'il assisterait au Conseil des ministres le matin à Paris", poursuit-t-il, ajoutant que John Kerry avait également annoncé son départ mercredi.

Peu de temps auparavant, un porte-parole de la diplomatie américaine avait pourtant laissé entendre que si "les discussions continuaient d'être productives", il se pourrait qu'elles se poursuivent mercredi.

"Tout se joue cette nuit"

"Wahsington a changé de position : c'est cette nuit que tout se joue", souligne Antoine Mariotti.

Entamées vendredi, les négociations autour du programme nucléaire controversé de Téhéran n'ont pas abouti malgré des heures de tractations. "De source diplomatique, on dit que les discussions ont été très intenses", rapporte Antoine Mariotti, qui souligne que les négociateurs n'ont eu qu'une interruption dans la journée de mardi.

"Pour qu'il y ait enfin un accord, il faudra vraiment une volonté politique forte de l'un ou l'autre camp cette nuit", explique-t-il encore.

"On avance mais c'est compliqué, c'est long, c'est difficile, et je crains qu'on y passe la nuit", avait prévenu de son côté le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, lors d'une pause après une séance plénière qui a duré cinq heures.

Les pays du groupe "P5+1" (États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) et l'Iran tentent de parvenir à un accord d'étape ou à une entente de principe pour pouvoir continuer les négociations.

Les négociateurs s'étaient fixé la date du 31 mars pour parvenir à un compromis historique sur ce dossier du nucléaire iranien, qui plombe les relations internationales depuis 12 ans. Ce compromis, dont on ignore encore la forme qu'il pourrait prendre (déclaration politique, document partiellement publié...) constitue une étape fondamentale sur la route d'un accord final, avec tous les détails et annexes techniques, dont l'échéance a été fixée au 30 juin.

L'objectif de l'accord est de s'assurer que l'Iran, dont le programme nucléaire inquiète la communauté internationale depuis le début des années 2000, ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions qui étranglent son économie.

Avec AFP