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Le vote des Nigérians perturbé par des attaques et des problèmes techniques

Quelque 69 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes samedi pour élire le président nigérian, ainsi que les députés et sénateurs. Mais la journée a été entachée par des attaques meurtrières et des problèmes techniques.

Les Nigérians se sont pressés, samedi 28 mars pour élire leur président et leurs parlementaires mais le scrutin a été retardé en raison de défaillances du nouveau système de vote électronique, qui ont entraîné le report des opérations à dimanche dans environ 300 bureaux.

Certains bureaux étaient toujours ouverts à 21 h 00 (20 h 00 GMT) pour que tous les électeurs inscrits puissent voter, la Commission électorale n'ayant pas fixé d'heure de fermeture.

Sur le plan sécuritaire, Boko Haram, qui avait promis de perturber l'élection, a tenu parole. Bien qu'en perte de vitesse, le groupe islamiste, qui a fait allégeance à l'organisation de l' État islamique (EI), est soupçonné d'avoir mené plusieurs attaques meurtrières contre des bureaux de vote et des élus locaux. Un député de l'État de Borno (nord-est) a par ailleurs annoncé samedi que 23 villageois avaient été décapités la veille au soir dans la localité de Buratai, vraisemblablement par des islamistes.

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Malgré ces attaques meurtrières, les électeurs se sont pressés nombreux aux urnes pour cette présidentielle présentée comme la plus disputée depuis l’indépendance. "Je suis prêt à voter quel qu'en soit le prix", a déclaré Tandalami Balami, un électeur dans un camp de déplacés de Maiduguri (nord-est), où est né Boko Haram.

Le président sortant, Goodluck Jonathan - un chrétien du sud de 57 ans - brigue un second mandat, face à son principal adversaire, l'ancien général Muhammadu Buhari - un musulman du nord de 72 ans.

"Nous avons tellement attendu pour que Dieu nous laisse voir ce jour", s'enthousiasmait à Maraba (centre) Hassan Yesuza Ziga, 35 ans. Khamis Amir, déplacé après les attaques de Boko Haram, a lui marché 11 kilomètres à partir du Lac Tchad pour voter à Maiduguri, la grande métropole du nord-est.

Le vote du président Goodluck Jonathan retardé

Le bon déroulement du scrutin s'est cependant heurté à de vrais problèmes techniques, entraînant de gros retards. Après une matinée consacrée à l'identification des électeurs, les Nigérians devaient déposer leur bulletin dans l'urne à partir de 13 h 30, mais des couacs dans le système de lecteur de cartes biométriques ont causé des retards considérables dans plusieurs régions.

Afin d'éviter les fraudes électorales, très répandues jusqu'ici au Nigeria, la commission électorale indépendante (Inec) avait décidé d'expérimenter pour la première fois ce nouveau système, assurant que l'identification électronique ne prendrait pas plus de dix secondes par électeur.

Goodluck Jonathan lui-même a passé plus de trente minutes, avec sa femme Patience, à l'intérieur du bureau de vote de son village natal d'Otuoke, dans l'État de Bayelsa (sud), sans parvenir à s'inscrire. Il lui a fallu revenir plus tard pour s'inscrire manuellement, avant de demander "à tous les Nigérians d'être patients eux aussi".

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Le vote des Nigérians perturbé par des attaques et des problèmes techniques

Dans environ 300 bureaux de vote, sur 150 000 dans tout le pays, l'Inec a suspendu le scrutin à cause des incidents avec le système biométrique de reconnaissance des empreintes, et ces bureaux rouvriront dimanche, en revenant aux méthodes d'identification traditionnelles, a déclaré samedi soir le porte-parole de l'INEC Kayode Idowu.

Tôt le matin, de longues files d'attente s'étaient formées devant les bureaux de vote. Certains électeurs ont même raconté avoir passé la nuit sur place. À Kano, la plus grande ville du nord du pays, frappée à plusieurs reprises par des attentats meurtriers de Boko Haram, la plupart des votants sont ainsi arrivés dès 06 h 00, juste après la prière du matin.

Et puis, malgré les personnes abattues samedi et les problèmes techniques, la journée électorale a connu ses moments de joie : à Yoba, la capitale de l'État d'Adamawa, deux amis qui se croyaient morts l'un l'autre à cause des attaques de Boko Haram ont pleuré de bonheur en se retrouvant dans un bureau de vote pour déplacés.

Avec AFP