![Élections départementales : le casse-tête des triangulaires Élections départementales : le casse-tête des triangulaires](/data/posts/2022/07/20/1658302852_Elections-departementales-le-casse-tete-des-triangulaires.jpg)
Alors que certains départements emblématiques pourraient basculer vers la droite, dimanche, lors des élections départementales, Parti socialiste, UMP et Front national abordent ce deuxième tour en nourrissant chacun des espoirs différents.
La droite, qui espère devenir majoritaire dans les conseils départementaux, et le Front national, qui espère conquérir un ou plusieurs départements, abordent dans une dynamique positive le second tour des élections départementales, dimanche 29 mars, face à une gauche tardivement unie et menacée d'une lourde défaite.
Environ 42 millions d'électeurs sont convoqués dimanche dans les 1 905 cantons non encore pourvus. La gauche aligne 1 334 binômes, la "droite républicaine" 1 602, et le Front national, arrivé en tête dans 43 départements lors du premier tour, dimanche 22 mars, en aligne 1 107. Ces binômes s'affronteront dans 1 614 duels et 278 triangulaires.
Au minimum, le scrutin devrait inverser le rapport de force entre les départements. D'après un sondage Ifop pour Europe 1 et "Le Figaro", publié jeudi 26 mars, l'alliance UMP-UDI emporterait entre 970 et 1 110 cantons, contre 560 à 680 pour le PS et ses alliés et 50 à 110 pour le Front national.
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Face à ces prédictions, Manuel Valls a émis le souhait qu'une gauche désormais unie permette de sauver un maximum de départements – au moins une vingtaine sur les 61 qu'elle tenait jusqu'à présent, sur un total de 102, espère la direction du PS.
"Aujourd'hui, la gauche est rassemblée, et cette unité est importante parce qu'elle était trop dispersée au premier tour, a dit le Premier ministre sur iTELE. Les abstentionnistes du premier tour, souvent à gauche, feront sans doute la différence."
Menacé de perdre des bastions comme le Nord et les Bouches-du-Rhône, le PS appelle à voter contre les candidats du FN dans les cantons où ses candidats ont été éliminés et a prôné le désistement dans ceux où la gauche, en troisième position, n'était pas en mesure de l'emporter.
"Front républicain" vs "Ni-Ni"
Manuel Valls a par ailleurs réaffirmé qu'il resterait Premier ministre à l'issue du scrutin tout en refusant de se prononcer sur la possibilité d'un remaniement gouvernemental pressenti en avril.
Le chef de la majorité s'est beaucoup impliqué, menant campagne tous les jours, à part une pause de 24 heures liée au crash, mardi 24 mars, de l'Airbus qui a fait 150 morts dans les Alpes. Il sera vendredi soir dans le Gard pour soutenir le socialiste Jean Denat, en ballottage délicat dans un département où le FN s'affiche dimanche dans tous les cantons.
Manuel Valls a successivement ciblé le Front national, puis Nicolas Sarkozy, accusé de commettre une "faute morale et politique" en refusant le désistement en faveur de la gauche là où le FN menace de l'emporter et d'entretenir une "polémique nauséabonde" sur les menus de substitution dans les cantines scolaires.
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Mais l'ancien président n'est pas en reste, qui a brocardé les "leçons de morale" d'un PS accusé de double langage et dénoncé une nouvelle fois les "mensonges" de François Hollande et le système "FNPS", en écho à l'"UMPS" fustigé par la présidente du Front National, Marine le Pen. Selon Gérald Darmanin, député-maire de Tourcoing, "la gauche est en troisième position dans 89 triangulaires. Elle se maintient dans 68. Quelle différence entre les discours et les faits !" Contrairement au PS, l'UMP ne donne pas de consigne de vote en cas de duels entre le FN et le PS (ni FN, ni Front républicain) et prône le maintien de ses candidats dans les triangulaires concernées.
Après la vague bleue des municipales en 2014, la droite ambitionne notamment de conquérir les Bouches-du-Rhône, détenues par le PS depuis plusieurs décennies, l'Isère, l'Allier, les Pyrénées-Orientales, sans compter la très symbolique Corrèze, terre d'élection de François Hollande.
Le Front national, de son côté, croit fermement à sa victoire dans le Vaucluse, terre élective de Marion Maréchal-Le Pen où le parti d'extrême droite est arrivé en tête dans 11 des 17 cantons. Les ambitions du FN se portent également sur l'Aisne, voire le Pas-de-Calais et le Gard. Assuré de sa présence au sein des futurs conseils départementaux, le parti de Marine Le Pen a d'ores et déjà – légèrement – augmenté son résultat historique des européennes de 2014, à plus de 25 %.
Avec AFP et Reuters