Au lendemain de la victoire du Likoud aux législatives israéliennes, Benjamin Netanyahou a été félicité par Washington. Les États-Unis ont toutefois regretté ses propos concernant son opposition à la création d'un État palestinien.
Les États-Unis et l'Union européenne n'auront pas attendu longtemps pour rappeler à Benjamin Netanyahou - dont le parti a été victorieux des élections législatives israéliennes de mardi 17 mars - que son programme politique excluant de facto la création d'un État palestinien était intenable. Washington a insisté pour que le - futur - Premier ministre renonce à cette promesse de campagne radicale qui met un coup d'arrêt à la relance du processus de paix israélo-palestinien.
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En effet, le président américain Obama "continue de penser qu'une solution à deux États [l'un juif, l'autre arabe, NDLR] est la meilleure façon de répondre aux tensions". La Maison Blanche a fait part de son inquiétude face à des discours "qui divisent". Même son de cloche du côté du Premier ministre britannique David Cameron qui souhaite lui aussi "voir une solution à deux États". La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, a elle appelé Netanyahou à mener un "leadership audacieux" pour relancer les efforts de paix.
La pression est telle que "Bibi" a tenu à réaffirmer, jeudi 19 mars, les liens de son pays avec Washington. "Les États-Unis n’ont pas de plus grand allié qu’Israël et Israël n’a pas de plus grand allié que les États-Unis", a déclaré le vainqueur des législatives dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC. "Il y a tant de domaines dans lesquels nous devons travailler de concert avec les États-Unis", a-t-il également dit.
Selon la chaîne, qui doit diffuser l’intégralité de l’entretien plus tard jeudi, le dirigeant israélien est revenu sur son opposition à la création d’un État palestinien.
Les Palestiniens déterminés à poursuivre Israël devant la CPI
À 65 ans, l'homme fort de la droite est assuré, sauf surprise majeure, d'être appelé par le président Reuven Rivlin à assumer son troisième mandat consécutif, son quatrième en comptant celui de 1996-1999. Avec son retour aux manettes, la direction palestinienne, les États-Unis et la communauté internationale devraient donc se retrouver avec un futur chef de gouvernement qu'ils connaissent bien - mais avec lequel les relations se sont dégradées.
La campagne n'a pas contribué à les améliorer. Face aux sondages défavorables, et pour rallier les déçus et les indécis, Netanyahou a fait monter les enchères lundi en déclarant que les Palestiniens n'auraient pas l'État auxquels ils aspirent s'il accédait de nouveau au gouvernement. Une telle rhétorique du chef du Likoud ne fait que conforter les Palestiniens dans leur détermination à intensifier les efforts contre Israël sur la scène diplomatique et à la Cour pénale internationale devant laquelle ils comptent poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre.
Un gouvernement sans les travaillistes ?
Netanyahou n'a pas encore dévoilé ses plans pour le prochain gouvernement. Il va devoir décider s'il forme une équipe très à droite ou plus modérée pour faire face à la multitude de défis sécuritaires auxquels s'ajoutent les attentes économiques et sociales des Israéliens.
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En regroupant, autour du Likoud, les formations nationalistes et ultra-orthodoxes ainsi que le parti à vocation sociale du nouveau venu Moshé Kahlon, Netanyahou forgerait une alliance a priori solide, forte de plus ou moins 67 sièges sur 120, selon les résultats quasiment définitifs. En revanche, une alliance avec les travaillistes d'Isaac Herzog et de son alliée centriste Tzipi Livni semble inconcevable. "L'opposition est la seule option réaliste que nous ayons", a affirmé Isaac Herzog.
Avec AFP