Le géant français du nucléaire Areva a fait état, mercredi, d'une perte nette de 4,8 milliards d'euros en 2014. Le groupe veut faire un milliard d'euros d'économie d'ici 2017 et pour cela, sa direction n'exclut pas des suppressions d'emplois.
Une perte abyssale et l'éventualité de suppressions d'emplois. Le ciel d'Areva s'est assombri, mercredi 4 mars. Le géant français du nucléaire, dont l'État détient directement et indirectement plus de 85 % des parts, a annoncé une perte nette de 4,8 milliards d'euros. Areva n'a plus réalisé de bénéfice net depuis quatre ans.
Pour remonter la pente, la direction espère dégager un milliard d'euros d'économies d'ici 2017. Cet objectif passera, entre autres, par la cession de certains actifs. Mais ce sont les deux autres volets du plan de redressement qui nécessitent encore d'être précisés : l'eventualité d'un rapprochement avec EDF et l'avenir des salariés du groupe.
Le flou règne à l'heure actuelle sur ce dernier point. Le ministre du Travail, François Rebsamen, a assuré qu'il n'y aurait pas, à sa connaissance, de licenciement. Philippe Knoche n'a pas exclu, quant à lui, des suppressions d'emplois. Il a toutefois précisé qu'il ferait tout son possible pour que les éventuels départs se fassent sur la base du volontariat.
L'autre dossier concerne le rapprochement entre Areva et EDF. Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a affirmé, au "Figaro", qu'une plus forte "convergence entre les deux groupes" était nécessaire. Reste encore à définir les contours de cette coopération renforcée. Le patron de Bercy n'exclut pas un "rapprochement capitalistique" (c'est-à-dire qu'Areva monterait au capital d'EDF et vice-versa). Mais la direction du spécialiste du nucléaire ne veut pas encore évoquer ces pistes et assure que le partenariat avec EDF sera discuté dans un "second temps".
Les retards sur certains grands chantiers préjudiciables
Cette détérioration financière - le groupe n'avait perdu que 494 millions d'euros en 2013 - est liée à un fort ralentissement de la demande intérieure et internationale pour le nucléaire et aux retards pris par certains grands chantiers, tel que l'EPR finlandais OL3.
"Areva va se recentrer sur son cœur de métier, la maîtrise des procédés nucléaires clés pour le fonctionnement du parc mondial. Ce recentrage stratégique conduira à la révision de certaines ambitions, que ce soit dans la conduite des projets de nouveaux réacteurs ou dans les énergies renouvelables", a assuré dans un communiqué Philippe Knoche, le directeur général du géant français.
Avec Reuters