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Le Conseil de sécurité "gravement préoccupé" par la crise humanitaire

Les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé leur "profonde préoccupation" quant à la crise humanitaire au Sri Lanka. Ils ont, en outre, exigé que les Tigres tamouls "déposent les armes".

AFP - Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "gravement préoccupé" mercredi par "la crise humanitaire qui s'aggrave" au Sri Lanka et a appelé les parties à agir d'urgence pour protéger les civils.

Les 15 membres ont adopté à l'unanimité le texte d'une déclaration à la presse proposée par l'Autriche, la France et la Grande-Bretagne, dans laquelle ils "condamnent les LTTE (Tigres de libération de l'Eelam tamoul) pour leurs actes de terrorisme depuis des années et leur utilisation continue des civils comme boucliers humains".

Reconnaissant le "droit légitime du gouvernement du Sri Lanka à combattre le terrorisme", ils "exigent que les LTTE déposent les armes et permettent aux dizaines de milliers de civils encore dans la zone de combats de partir".

Ils expriment leur "profonde préoccupation" devant les informations faisant état de l'utilisation d'armes lourdes dans les zones à forte concentration de civils et "attendent du gouvernement sri-lankais qu'il remplisse ses engagements à cet égard".

Ils exigent que toutes les parties "respectent leurs obligations au regard du droit international humanitaire" et appellent le gouvernement à "prendre les mesures nécessaires pour faciliter l'évacuation des civils et la fourniture urgente d'aide humanitaire".

La déclaration, non contraignante, a été lue au nom du Conseil par son président en mai, l'ambassadeur de Russie Vitaly Tchourkine. Il s'agit de la première prise de position formelle de l'ensemble du Conseil depuis l'aggravation de la crise dans le nord-est du Sri Lanka.

Le Sri Lanka n'est pas à l'ordre du jour permanent du Conseil de sécurité et certains pays comme la Chine s'y opposent, arguant que le conflit dans l'île est une affaire intérieure. Ces mêmes pays avaient jusqu'ici résisté aux tentatives de leurs collègues d'avoir des discussions formelles au sein du Conseil sur le Sri Lanka.

Les LTTE sont acculés sur une minuscule bande côtière, en compagnie de 20.000 à 50.000 personnes, par l'armée sri-lankaise qui affirme vouloir en finir une fois pour toutes avec cette organisation considérée comme terroriste par la communauté internationale.

Les Tigres et l'armée se livrent à une guerre de propagande sur le sort des civils coincés par le conflit dans une zone où la presse n'a pas accès. Alors que l'armée se dit en passe de crever la dernière poche de 4 km2 aux mains des rebelles tamouls, les deux camps s'accusent mutuellement de tuer les habitants tamouls qui y sont bloqués.

Le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes, a qualifié la situation d'"absolument atroce" et les appels à la fin des combats se multiplient depuis plusieurs jours.