Les États-Unis et Cuba paraissent bien engagés vers le rétablissement de leurs relations diplomatiques. Les deux pays pourraient rouvrir leurs ambassades respectives avant le sommet régional de Panama qui se tiendra les 10 et 11 avril.
Les États-Unis et Cuba ont poursuivi, vendredi 27 février, à Washington, un second cycles de pourparlers en vue d'une normalisation diplomatique censée clore un demi-siècle de conflit. Dans ce cadre, les Américains prévoient de rouvrir leur ambassade à Cuba en avril.
Ces discussions faisaient suite à une première rencontre officielle à La Havane fin janvier, dans la foulée de l'annonce choc, le 17 décembre, par les présidents Barack Obama et Raul Castro d'une amorce de dégel entre les deux voisins.
Selon la secrétaire d'État adjointe pour l'Amérique latine, Roberta Jacobson, qui mène les négociations côté américain. "Je pense que nous pouvons l'avoir fait à temps pour le Sommet des Amériques" à Panama les 10 et 11 avril, a-elle déclaré, interrogée lors d'une conférence de presse sur un possible rétablissement des relations diplomatiques. Auquel cas, Cuba rouvrirait aussi son ambassade à Washington.
Roberta Jacobson ne s'est pas plus étendue sur la teneur de la rencontre, parlant de "progrès significatifs", "de discussions constructives et encourageantes" avec la partie cubaine représentée par la directrice chargée des États-Unis au ministère des Affaires étrangères, Josefina Vidal.
Mais en dépit de ces avancées réalisées les deux pays ont reconnu qu'il restait de "graves désaccords" avant une normalisation complète. Au premier rang de ces contentieux, la présence de Cuba sur une liste américaine d'"États soutenant le terrorisme".
Liste noire
Or La Havane réclame depuis longtemps d'être rayée de cette liste noire où Cuba figure depuis 1982 aux côtés de l'Iran, de la Syrie et du Soudan.
La diplomate cubaine Josefina Vidal a dit ne pas en faire "une condition préalable" pour rouvrir les ambassades. Mais, a-t-elle argumenté, "il serait très difficile d'expliquer que Cuba et les États-Unis ont rétabli leurs relations diplomatiques et que Cuba reste sur une liste sur laquelle il n'aurait jamais dû figurer".
Si rouvrir des ambassades paraît donc à portée de main, la normalisation complète promet d'être beaucoup plus compliquée : après plus de 50 ans d'hostilité, les contentieux sont légion, à commencer par l'embargo commercial et financier que Washington impose à l'île communiste depuis 1962.
Des élus républicains et démocrates plaident également pour la fin de l'embargo mais ils sont aussi nombreux dans les deux camps à être opposés à une telle perspective. Ils dénoncent un processus de normalisation sans dialogue préalable avec le régime castriste sur les droits de l'homme et la répression politique.
Washington a certes assoupli ces dernières semaines quelques contraintes de l'embargo, mais l'essentiel reste en vigueur.
Juste avant les entretiens américano-cubains fin janvier, La Havane avait libéré 53 dissidents d'après une liste établie avec le gouvernement américain. Et les discussions de vendredi ont permis aussi de programmer "fin mars" un dialogue entre les États-Unis et Cuba "sur les droits de l'Homme", a annoncé Mme Jacobson.
Avec AFP