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Jugées coupables d'avoir soutenu des attentats perpétrés en Israël, l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de la Palestine ont annoncé qu'elles feraient appel. Les Israéliens, quant à eux, saluent une "victoire morale".
La sentence est lourde pour les Palestiniens. Le Premier ministre israélien a, mardi 24 février, qualifié de "victoire morale" la décision d'un jury new-yorkais de condamner, la veille, l'Autorité palestinienne et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à payer plus de 200 millions de dollars pour avoir soutenu des attentats en Israël en 2002 et 2004..
Ce montant devrait être automatiquement triplé en vertu des lois antiterroristes américaines, portant le montant des dommages et intérêts à plus de 655 millions de dollars.
Les Palestiniens font appel
Dénonçant une instrumentalisation de la justice américaine par des "factions de purs et durs opposés à la paix en Israël", la direction palestinienne a immédiatement annoncé qu'elle ferait appel. Elle dénonce par ailleurs une tentative supplémentaire des ennemis de la paix de bloquer la création d'un État palestinien, de poursuivre la colonisation et de détourner l'attention des injustices quotidiennes.
Le Premier ministre Benjamin a salué le jugement qui confirme, selon lui, "l'hypocrisie palestinienne" : " L'Autorité palestinienne a pris des mesures qui menacent la stabilité régionale telles que sa demande hypocrite d'adhésion à la Cour pénale internationale alors qu'elle est alliée au Hamas, une organisation terroriste", a-t-il réagi.
Au cours des sept semaines du procès, les jurés ont entendu les dépositions des survivants des attentats perpétrés par des militants du mouvement islamiste Hamas ou des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, le parti laïc du président Mahmoud Abbas et la principale force au sein de l'OLP. Parmi les victimes figuraient des Américains, dont les familles ont porté l'affaire devant une juridiction civile à New York.
L'Autorité peut-elle payer ?
Pour l'Autorité palestinienne, chroniquement désargentée, la facture est rude à digérer. "Nous ne pouvons pas payer. Nous n'avons pas cet argent", a déclaré à Ramallah Hanan Ashrawi, dirigeante palestinienne, reconnaissant que "l’Autorité se bat pour sa survie".
Depuis que la direction palestinienne a adhéré en janvier à la Cour pénale internationale (CPI), afin de poursuivre les dirigeants pour crime de guerre, Israël a
cessé de lui reverser les revenus des taxes prélevées sur les marchandises destinées aux Palestiniens et transitant par Israël.
Une avocate israélienne des familles de victimes a déjà averti qu'elle remuerait ciel et terre pour forcer les Palestiniens à payer, en visant leurs biens aux États-Unis par exemple.
Avec AFP