Lutz Bachmann, l'ancien dirigeant de Pegida, a été réintégré au sein du comité de direction du mouvement anti-islam allemand. Il avait démissionné en janvier à cause d'une photo où il apparaissait grimé en Adolf Hitler.
Alors que Pegida est en nette perte de vitesse depuis plusieurs semaines, le mouvement anti-islam allemand a annoncé lundi 23 février la réintégration de son ex-dirigeant Lutz Bachmann au sein de son comité de direction.
Lutz Bachmann, 42 ans, avait quitté la tête de Pegida le 21 janvier, en plein apogée du mouvement, après la parution dans la presse d'une photo le montrant grimé en Adolf Hitler et la révélation de propos xénophobes sur les réfugiés.
Annoncé dimanche par le quotidien populaire "Bild", son retour a été confirmé sur la page Facebook des "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident" (dont l'acronyme allemand est "Pegida"). Le groupe est né à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, avant d'essaimer dans d'autres villes du pays, avec plus ou moins de succès.
Pegida n'a pas expliqué les raisons de cette réintégration, mais Lutz Bachmann a contesté auprès du journal britannique "The Guardian" l'authenticité de la photo le montrant cheveux plaqués et moustache en brosse, assurant qu'il ne portait "pas de moustache" sur le cliché originel.
Lutz Bachmann n'avait pas disparu du mouvement après sa démission : lors de la dernière "manifestation du lundi", le 16 février à Dresde, il a pris la parole pour annoncer la présence d'un candidat Pegida aux prochaines élections municipales de la ville. Le rôle officieux qu’il continuait à conserver au sein du mouvement a provoqué la démission de cinq autres dirigeants défendant une ligne moins dure.
Né le 20 octobre dernier, Pegida a vu son affluence croître de semaine en semaine, jusqu'à rassembler 25 000 personnes le 12 janvier à Dresde, un record. Les menaces d’attentat ainsi que les déchirements au sein de sa direction ont cependant ralenti la dynamique du mouvement ces dernières semaines : lundi 23 février, seulement 5 000 personnes, selon la police, ont manifesté à Dresde lors de la 16e "promenade du soir".
Avec AFP