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Dix jours après l'accord de Minsk 2, les rebelles et Kiev sont tombés d'accord dimanche pour retirer les armes lourdes de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine. La veille, ils avaient procédé à un échange massif de prisonniers.

Dix jours après l'accord de Minsk 2, la situation commence à évoluer dans l'est de l'Ukraine. Dimanche 22 février, un haut responsable militaire ukrainien a annoncé que les "présidents" de la République autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, et de celle de Lougansk, Igor Plotnitski, avaient signé des accords pour amorcer le retrait d'armes lourdes sur toute la ligne de front.

Cette condition, stipulée dans Minsk 2, n’était jusqu’à présent pas mise en œuvre. Aucune date précise n'a toutefois été indiqué.

Trois morts dans une explosion lors d'une marche à Kharkiv

Trois personnes ont été tuées et plus de dix autres blessées par l'explosion d'un engin lors d'une marche patriotique à Kharkiv, une ville de l'est de l'Ukraine, située à quelque 200 km de la zone de combats avec les rebelles pro-russes, a indiqué à l'AFP le parquet régional.

Selon l'accord signé le 12 février dans la capitale biélorusse, les deux parties doivent retirer "toutes les armes lourdes" afin d'établir une zone tampon d'une profondeur de 50 à 140 kilomètres, en fonction du type d'armes lourdes. Pour mettre en place cette zone, l'armée ukrainienne doit retirer ses pièces d'artillerie de la ligne de front actuelle, située plus à l'ouest que celle qui entrait dans le cadre des précédents accords de paix, étant donné que les rebelles ont gagné du terrain depuis septembre.

De leur côté, les rebelles doivent se retirer par rapport à la ligne de front de l'époque. Ainsi les territoires nouvellement conquis par les rebelles sont de facto intégrés à la zone tampon élargie.

Échange massif de prisonniers

Autre signe d’évolution pacifique entre les deux camps : samedi, 139 soldats ukrainiens et 52 combattants rebelles retenus prisonniers ont été échangés à Jolobok, un village situé sur la ligne de front dans la région de Lougansk. Parmi eux, des soldats étaient blessés et certains se déplaçaient difficilement, bien qu'ils aient dû marcher plusieurs kilomètres dans une campagne ukrainienne frappée par les tirs d'artillerie pour arriver au lieu de l'échange.

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Kiev et rebelles pro-russes s’accordent sur le retrait des armes lourdes

Cet échange de prisonniers, le plus important depuis le début de l'année, entre lui aussi dans le cadre de l'accord de Minsk 2, selon lequel Ukrainiens et rebelles doivent libérer "tous les prisonniers et les otages" retenus depuis le début du conflit en avril dernier. Personne ne sait cependant combien de prisonnier chaque camp détient.

Toutefois, l'instauration d'un cessez-le-feu, point central de l’accord, n’est, elle, toujours pas respectée.

Washington envisage "des sanctions graves" contre la Russie

Depuis un mois, les bombardements quotidiens autour de la ville de Debaltseve ont causé la mort de 179 soldats ukrainiens, a annoncé vendredi un proche conseiller du président ukrainien Petro Porochenko. Il a ajouté que 81 soldats étaient toujours portés disparus.

>> À voir sur France 24 : "Vidéo : la débâcle de l'armée ukrainienne à Debaltseve"

La poursuite des combats a provoqué la colère de Washington, qui estime la Russie responsable de la rupture du cessez-le-feu et accuse les rebelles d'avoir "bafoué [...] plus de 250 fois" la trêve. Samedi, le secrétaire d'État américain, John Kerry, de passage à Londres, a déclaré que les États-Unis envisageaient à l'encontre de Moscou "des sanctions graves, qui auraient un impact très négatif sur l'économie russe".

"Dans les prochains jours, le président Obama va évaluer les choix à sa disposition et prendre sa décision", a-t-il indiqué. Plus tôt, John Kerry avait accusé la Russie d'avoir un comportement "extrêmement lâche" en Ukraine.

Avec AFP