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Ukraine : Paris, Berlin, Moscou et Kiev dénoncent "les ruptures de cessez-le-feu"

À l'occasion d'une conférence téléphonique commune, François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko et Vladimir Poutine ont pointé les "violations" de l'accord de Minsk II, censé aboutir à la paix dans l'est de l'Ukraine.

Ils s’étaient engagés à "vérifier la mise en œuvre" du plan de paix dans l'est de l'Ukraine. Jeudi 19 février, lors d’une conférence téléphonique, François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko, et son homologue russe Vladimir Poutine, ont tous les quatre dénoncé "les ruptures du cessez-le-feu constatées ces derniers jours" dans la région.

Petro Porochenko a particulièrement insisté sur les combats ayant touché la ville stratégique de Debaltseve, abandonnée par les troupes ukrainiennes mercredi, et a réclamé des "garanties claires" en cas de nouvelles "violations des accords" par les rebelles. Selon lui, le retrait des armes lourdes du front, prévu par les accords de Minsk II signés la semaine dernière, ne pourra être effectif qu'une fois appliqué un cessez-le-feu "total". Le président ukrainien a également appelé à la libération de tous les détenus, "y compris ceux faits prisonniers à Debaltseve".

>> Reportage à voir sur France 24 : "La débâcle de l'armée ukrainienne à Debaltseve"

De son côté, Vladimir Poutine s'est "engagé à faire pression sur les séparatistes" pour l'échange des prisonniers ukrainiens et rebelles, a indiqué la chancellerie allemande, dans un communiqué publié après la réunion. Selon le Kremlin, les quatre dirigeants "ont souligné la nécessité d'assurer la viabilité du cessez-le-feu" et "ont souligné leur volonté de soutenir le travail de la mission de surveillance de l'OSCE".

Selon Berlin, "les représentants de l'OSCE doivent rencontrer sur le terrain les parties pour mettre en œuvre rapidement" les mesures décidées lors de l'accord de Minsk le 12 février, et les ministres des Affaires étrangères des quatre pays "se parleront" jeudi "pour définir les modalités du mécanisme de supervision" prévu par cet accord.

Une réunion à Paris ?

De source diplomatique française, on a indiqué qu'il y aurait "une réunion, peut-être à Paris, dans les jours qui viennent", afin de "faire en sorte que les entorses constatées ne mènent pas à la rupture de l'accord" de Minsk. "Les semaines qui viennent seront critiques", a-t-on ajouté de même source.

>> À voir dans le Débat de France 24 : "Minsk II, un accord mort-né ?"

Mercredi, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé que son pays allait demander l'envoi d'une mission policière de l'Union européenne, mandatée par l'ONU, pour maintenir la paix dans la zone de guerre de l'Est rebelle.

L'offensive des séparatistes, qui parachèvent ainsi leurs avancées militaires amorcées pendant l'été, a fragilisé le cessez-le-feu instauré dans la nuit de samedi à dimanche en conformité avec les accords de Minsk.

Signé le 12 février à l'issue de négociations marathon entre les dirigeants allemand, français, russe et ukrainien, l'accord de Minsk prévoit notamment un cessez-le feu et le retrait des armes lourdes.

Avec AFP