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"Manu militari"

Presse française, mercredi 18 février 2015. Au menu de cette revue de presse, le recours par Manuel Valls à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la loi Macron à l’Assemblée.

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A la Une de la presse française, ce matin, un séisme politique: face à la fronde des députés, et pour faire adopter la loi Macron, Manuel Valls s’est résigné, hier, à recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote.
L’arme de dissuasion dégainée par le Premier ministre n’avait pas été utilisée depuis 2006, rappellent  les Echos, qui évoquent un «tournant» pour le gouvernement, qui devra passer demain l’épreuve de la motion de censure, déposée par l’opposition, et relèvent que l’exécutif se retrouve face à «une crise ouverte avec sa majorité au moment où il s’y attendait le moins, porté comme il le croyait par l’esprit du 11 janvier».
 «La vérité éclate au grand jour, il n’y a plus ni majorité ni gouvernement», a réagi Nicolas Sarkozy. «Hier, à 16h25, la majorité a explosé», confirme le Parisien, qui raconte «les coulisses» du «naufrage» - 16h25, l’heure à laquelle Hollande aurait donné son accord à Valls pour «sortir le bazooka». Le journal estime que ce «passage en force» est aussi «un aveu d’échec».
Un «aveu de faiblesse», pour le Figaro, qui ironise sur l’obligation faite à Valls de «verrouiller sa majorité» pour «déverrouiller l’économie française». Le quotidien affirme que «c’est bel et bien à un divorce entre les deux gauches auquel on assiste». Cette fois, prévient le Figaro, «rien ni personne ne pourra plus retarder l’heure de la grande explication idéologique».
L’explication porte sur le «tournant social-libéral» annoncé au début de l’année dernière. Le changement de cap, «c’est fini?», demande l’Opinion, qui signe l’acte de décès des tentatives de réformes affichées par le gouvernement - un enterrement peu trop rapide, peut-être.
Pas trop rapide au goût de l’Humanité, qui juge qu’«après le camouflet des députés», l’exécutif est sommé de renoncer au «cap libéral». 
«Pas assez à droite pour la droite, pas assez à gauche pour la gauche»: Libération évoque une loi Macron qui «a fait converger des oppositions très contradictoires», mais reste approuvée par une majorité de Français, d’après les sondages. Si le Premier ministre a agi «Manu militari», c’est donc peut-être pour la bonne cause.
D’après le Monde, il ne faut pas considérer que le gouvernement est forcément «durablement affaibli politiquement»: «les précédents dans l’histoire de la 5ème République le rappellent, en recourant au 49.3, un gouvernement ne signe pas nécessairement son arrêt de mort», le «recordman» en la matière étant Michel Rocard, 13 recours au 49.3 entre 1988 et 1991.
Qui sera le gagnant de ce coup de théâtre? Peut-être le FN, dont la patronne, Marine Le Pen, a annoncé hier qu’elle présentait des candidats dans 95 % des cantons pour les départementales, un autre record, et dit espérer une «vague bleu marine» le mois prochain, selon la Croix.
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