Dans l'est de l'Ukraine, séparatistes pro-russes et soldats ukrainiens n'ont toujours pas abandonné leurs armes. La diplomatie continue de s’activer pour sauver le cessez-le-feu fragile entré en vigueur il y a deux jours.
L'artillerie lourde, dont le retrait est prévu par les accords de Minsk, continuait de faire régner sa loi, mardi 17 février, dans l'est de l'Ukraine malgré les appels de la communauté internationale à mettre fin au conflit armé.
"Le retrait des armes lourdes qui devait commencer à minuit (22 h GMT) au plus tard n'a pas démarré, mais il pourrait débuter dans la journée si les conditions nécessaires sont réunies" dans l'est rebelle pro-russe de l'Ukraine, a assuré à l'AFP une source gouvernementale ukrainienne haut placée sous couvert de l'anonymat.
Ces "conditions nécessaires" ne semblent cependant pas réunies. L'armée ukrainienne et les rebelles séparatistes se sont accusés mutuellement lundi de violer le cessez-le-feu entré en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche, chacun prévenant qu'il n'était pas possible, dans ces conditions, de procéder au retrait des armes lourdes de la ligne de front comme convenu.
La trêve reste très précaire et n'est pas appliquée dans la région de Debaltseve, une ville stratégique tenue par les forces gouvernementales et assiégée par les séparatistes.
Entretiens téléphoniques
Le Kremlin a annoncé que le président russe Vladimir Poutine s’était entretenu avec le président ukrainien Petro Porochenko, et la chancelière allemande Angela Merkel, lundi par téléphone. Les trois dirigeants ont parlé du cessez-le-feu, de la situation à Debaltseve et du rôle des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), d’après le Kremlin.
La veille, François Hollande, Angela Merkel et Petro Porochenko avaient exprimé "leur préoccupation sur la poursuite des combats à Debaltseve", ville stratégique de l'Est, selon la présidence française. Les États-Unis avaient, un peu plus tard, exprimé les mêmes inquiétudes. "Nous exhortons la Russie et les séparatistes à cesser immédiatement toutes les attaques", a indiqué la porte-parole du département d'État, Jennifer Psaki dans un communiqué.
"La situation est fragile. On ne pouvait certainement pas s'attendre à autre chose", a reconnu la chancelière allemande qui, avec le président Hollande, a arraché un accord sur cette trêve lors de négociations marathon la semaine dernière à Minsk avec leurs homologues ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine.
Avec AFP et Reuters