Au moins 38 personnes ont été tuées ces deux derniers jours en Ukraine alors que le cessez-le-feu, signé jeudi à Minsk, est entré en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche.
Les accords de Minsk tiendront-ils jusqu’au cessez-le-feu, censé entrer en vigueur samedi 14 février à minuit (22 h 00 GMT) ? La question mérite d’être posée tant les journées de vendredi et samedi, marquées par de violents combats qui ont fait 38 morts dans l’est de l’Ukraine, ont miné leurs chances de succès.
Séparatistes pro-russes et militaires ukrainiens ont en effet continué à s'affronter pour gagner du terrain, faisant 28 morts dans la seule journée de vendredi, dont 16 civils, et poussant le président ukrainien à juger les accords de Minsk "en grand danger". Les combats se sont poursuivis également samedi, journée lors de laquelle sept soldats ukrainiens et six civils ont été tués, selon les bilans communiqués par les autorités ukrainiennes et séparatistes.
Le texte de ces accords de "Minsk 2", arraché jeudi au terme de seize heures de négociations entre les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand, avait pourtant fait naître "une lueur d'espoir". Mais sur le terrain les affrontements avaient atteint des niveaux critiques après dix mois de conflit au lourd bilan de plus de 5 500 morts.
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Le président russe Vladimir Poutine a réaffirmé, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français François Hollande et la chancelière Angela Merkel, son attachement au respect du cessez-le-feu devant débuter dans la nuit, a indiqué l'Élysée.
Les trois dirigeants "ont réaffirmé, Vladimir Poutine en particulier, la nécessité que le cessez-le-feu prévu à minuit puisse être effectif. Vladimir Poutine a lui-même dit que les rebelles étaient prêts au cessez-le-feu", lors de cet entretien téléphonique qui s'est déroulé vers 21H00 heure française, selon l'Elysée.
Vladimir Poutine, son homologue ukrainien Petro Porochenko, François Hollande et Angela Merkel feront également ensemble dimanche un "premier point" sur l'application du cessez-le-feu en Ukraine.
Les représailles en cas d’échec de "Minsk 2" déjà envisagées
Le président ukrainien, Petro Porochenko, avait profité, vendredi, d'une rencontre avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Kiev pour accuser les rebelles pro-russes "d'attaquer les accords de Minsk" en bombardant les populations civiles dans l'est de l'Ukraine. Petro Porochenko faisait référence au bombardement au lance-roquette multiple Grad de la ville d'Artemivsk, située à plus de trente kilomètres de la ligne de front, qui a tué trois civils dont un enfant de sept ans vendredi.
"Malheureusement, après les accords de Minsk, l'opération offensive de la Russie a significativement augmenté [...]. Les accords de Minsk sont en grand danger", a affirmé le président ukrainien, qui doit s'entretenir par téléphone, samedi après-midi, avec Angela Merkel, François Hollande et Barack Obama.
Les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques mondiales (G7, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume Uni, Etats-Unis) ont appelé au "strict respect" des accords et se sont dit "prêts à adopter" des sanctions contre ceux qui le violeraient, selon un communiqué transmis par la présidence française.
De son côté, la porte-parole du département d'État américain Jennifer Psaki a accusé Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine, se disant très préoccupée par "les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l'autre côté de la frontière, de Russie".
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Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait quant à lui adopter dimanche une résolution appelant à "appliquer pleinement" le cessez-le-feu conclu à la suite des négociations de jeudi à Minsk, ont indiqué des diplomates.
Signe que l'hypothèse d'un échec de "Minsk 2" fait son chemin, le chef-adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Valeriy Chaly a assuré lors d'une émission télévisée qu'"en cas d'échec du cessez-le-feu, l'Ukraine recevra l'aide militaire de l'Occident".
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande avaient, dès jeudi, laissé entendre qu'il y aurait des difficultés à appliquer "Minsk 2", et ont menacé la Russie de nouvelles sanctions si la trêve n'était pas respectée.
Avec AFP