
Des véhicules de police à proximité de l'Université Brown à Providence dans le Rhode Island, le 13 décembre 2025. © Steven Senne, AP
Le suspect des tirs qui ont tué deux étudiants pendant des examens à l’université américaine Brown a été retrouvé mort, a annoncé jeudi soir la police de Providence, la ville du nord-est des États-Unis où se trouve la prestigieuse institution. Le suspect, Claudio Neves Valente, un ressortissant portugais âgé de 48 ans qui avait étudié la physique à l’université Brown, "s’est donné la mort ce soir", a annoncé le chef de la police de Providence, Oscar Perez, lors d’une conférence de presse, cinq jours après les faits.
Le double meurtre de Brown est lié à la mort par balle d’un professeur d’origine portugaise du Massachusetts Institute of Technology (MIT), en périphérie de Boston, ont fait savoir les autorités fédérales. Aucun motif n’a encore été avancé pour expliquer les deux événements, qui impliquent deux des universités les plus prestigieuses du pays.
Le corps de Claudio Neves Valente a été retrouvé dans un conteneur de stockage au New Hampshire, avec deux armes à feu. Résident permanent aux États-Unis depuis 2017, il aurait agi seul selon les autorités.
Le tireur a ouvert le feu samedi dans le bâtiment d’ingénierie et de physique de Brown, où des examens se déroulaient. Deux étudiants, Ella Cook et Mukhammad Aziz Umurzokov, sont morts et neuf autres ont été blessés.
Professeur depuis 2016 au MIT, où il enseignait les sciences et le génie nucléaire, ainsi que la physique, Nuno Loureiro a lui été retrouvé blessé par balle lundi soir à son domicile de Brookline, dans le Massachusetts, à quelque 80 kilomètres de Providence. L’homme de 47 ans a été déclaré mort à l’hôpital le lendemain matin.
Dans un premier temps, le FBI avait déclaré qu’il ne semblait y avoir "aucun lien" entre les deux affaires.
Traque difficile
Depuis, les investigations ne semblaient guère progresser, les enquêteurs multipliant les appels au public pour identifier deux personnes filmées dans les rues de Providence. Le premier, un homme trapu, vêtu de couleurs foncées, masqué et coiffé d’un bonnet, était considéré comme le suspect. L’autre individu avait pu être en contact avec lui, selon les forces de l’ordre.
L’affaire a ensuite été relancée grâce à une piste de données financières et des images de vidéosurveillances recueillies sur les deux scènes de crime. Une récompense de 50.000 dollars avait par ailleurs été promise pour toute information conduisant à l’arrestation de l’auteur, considéré comme "armé et dangereux".
Le suspect a été "sophistiqué dans sa manière d’effacer ses traces", a estimé la procureure fédérale Leah Foley. Il a changé les plaques d’immatriculation de son véhicule et utilisait un téléphone que les enquêteurs avaient du mal à localiser. Dimanche, un premier homme avait été appréhendé dans l’enquête sur l’attaque de Brown, avant d’être relâché faute d’éléments l’incriminant.
Violence par armes à feu
La tuerie de Brown alimente le débat récurrent sur le port d’arme, garanti par la Constitution et auquel de nombreux Américains restent très attachés. En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu aux Etats-Unis, selon le site Gun Violence Archive.
"Rien ne pourra jamais vraiment réparer les vies brisées le week-end dernier par la violence par armes à feu", a déclaré la présidente de l’université Brown. "Mais maintenant, notre communauté peut aller de l’avant et d’entamer un processus de réparation, de rétablissement et de guérison", a-t-elle ajouté.
En 2007, un étudiant a abattu 32 personnes sur le campus de l’université Virginia Tech, avant de se suicider, lors de la fusillade la plus meurtrière en milieu scolaire de l’histoire du pays.
FRANCE 24 avec AFP
