La zone euro et Athènes ne sont parvenus à aucun accord jeudi à l'issue d'une réunion extraordinaire qui s'est achevée sans la moindre avancée. La Grèce qui veut tourner la page de l'austérité, souhaite renégocier sa dette abyssale.
Ils ont été incapables de s’entendre. Les ministres des Finances de la zone euro et le ministre du portefeuille grec, Yanis Varoufakis n’ont pas réussi à trouver un accord – ou ne serait-ce qu’une déclaration commune – sur la renégociation de la colossale dette grecque. A l’issue d’une réunion exceptionnelle de plus de sept heures de l’Eurogroupe mercredi 11 février à Bruxelles, chaque partie a campé sur ses positions.
Athènes n'a pas présenté de propositions détaillées, ni d'ébauche de programme pour assurer son financement à court terme, selon des participants. Sitôt la réunion finie, une source gouvernementale a annoncé à Athènes l'échec des discussions. "Cet Eurogroupe n'a pas débouché sur un accord. La prolongation du mémorandum n'a pas été acceptée", a-t-elle affirmé.
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"Nous avons étudié un certain nombre de sujets, dont l’un était l’actuel programme (d’aide internationale)", a déclaré Jeroen Dijsselbloem au cours d’une conférence de presse tenue quelques minutes après minuit, jeudi. "Nous avons parlé de la possibilité d’une extension. Pour certains d’entre nous, il est évident que ce serait la meilleure solution mais nous ne sommes pas encore parvenus à un accord à ce sujet. Il nous faut un peu plus de temps", a-t-il ajouté.
Varoufakis relativise l’échec : il a évoqué "une réunion fascinante", une "longue et constructive discussion sur tous les aspects de la crise grecque". "Il n'a jamais été question de trouver un accord ce soir, mais de faire connaissance", a insisté celui qui est devenu en quelques jours la coqueluche des médias, mais dont le style peu diplomatique agace à Bruxelles.
En finir avec la tutelle des créanciers
Tous les participants se sont donné rendez-vous lundi pour une nouvelle fois tenter de parvenir à un accord.
Deux semaines et demie après la victoire de la gauche radicale (Syriza) en Grèce, les antagonismes entre le pays et le reste de la zone euro semblent plus forts que jamais: Athènes veut à tout prix en finir avec la tutelle de ses créanciers (UE, BCE et FMI), ce qui irrite la zone euro.
Décidée à tirer un trait sur six années de récession et une austérité imposée à marche forcée, la Grèce souhaite la mise en place d'un "programme-relais" jusqu'en septembre, dans lequel elle respecterait 70% des engagements de réformes déjà passés avec ses créanciers. Les 30% restants seraient remplacés par une série de réformes destinée à relancer la croissance, élaborées avec l'OCDE.
Mercredi soir en Grèce, plus de 20 000 personnes ont répondu au mot d'ordre "Un souffle de dignité", relayé depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, et ont défilé contre l'austérité.
Avec AFP et Reuters