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L'agresseur de Nice, Moussa Coulibaly, mis en examen et écroué

Cinq jours après son interpellation pour l'agression au couteau de trois militaires devant un centre communautaire juif à Nice, Moussa Coulibaly a été mis en examen pour tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

L’agresseur présumé des trois militaires en faction devant un centre communautaire juif à Nice a été mis en examen, samedi 7 février, pour tentatives d'assassinats et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Comme l'avait requis le parquet de Paris, un juge a ensuite ordonné son placement en détention provisoire.

Les enquêteurs devront explorer les motivations de ce trentenaire originaire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), refoulé de Turquie fin janvier et qui séjournait à Nice depuis. L’homme y était surveillé par des policiers du renseignement dans les jours précédant l'attaque. Dans cette ville, il n'avait "ni racine ni contact" et menait une vie de vagabond désœuvré, avait indiqué, mercredi, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

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Durant sa garde à vue, Moussa Coulibaly a rompu le silence pour évoquer sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs, selon une source proche de l'enquête. Puis, il a fait savoir qu'il ne voulait plus d'avocat, a raconté à l'AFP celle qui l'a assisté pendant les premiers interrogatoires, Me Caroline Laskar. Pour elle, après un moment où il a semblé "prostré", le gardé à vue lui est apparu "froid et déterminé", "peu soucieux de ce qui allait lui arriver".

"Prosélytisme agressif"

Moussa Coulibaly a été interpellé, mardi, après avoir blessé au couteau deux militaires, tandis qu'un troisième était parvenu à le maîtriser. L'attaque a eu lieu en plein cœur de Nice sur une artère commerciale très fréquentée. Dès le lendemain de l'agression, le Premier ministre, Manuel Valls, avait annoncé à l'Assemblée nationale le passage des Alpes-Maritimes en "alerte attentat" du plan Vigipirate.

Les enquêteurs chercheront notamment à déterminer si le suspect savait que les militaires surveillaient l'accès à un centre communautaire abritant discrètement, dans une cour en retrait de la rue, le Consistoire israélite de Nice, Radio Shalom et une association juive.

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Dans l'hôtel proche de la gare de Nice où il séjournait depuis le 29 janvier, les policiers ont trouvé un texte écrit de sa main adressé à Allah, mais où il ne mentionne aucun projet d'attentat, selon une source proche de l'enquête.

Moussa Coulibaly avait été repéré mi-décembre par les services de police après un signalement car il faisait du "prosélytisme agressif" dans une salle de sport de Mantes-la-Jolie, selon des sources concordantes. Il était déjà venu à Nice les 25 et 26 janvier, puis était parti pour la Corse où il s'était fait repérer par la police aux frontières en cherchant à acheter un aller simple au départ de Nice pour la Turquie, une étape sur la route du jihad en Syrie.

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), alertée par la police aux frontières, avait demandé aux autorités turques de le refouler, ce qu'elles ont fait le 29 janvier. À son retour en France, il avait été entendu par la DGSI puis placé sous surveillance policière.

Moussa Coulibaly est connu pour des faits de droit commun, tous commis à Mulhouse (Alsace), où il a résidé entre avril 2006 et novembre 2009 : vol à l'étalage, violences, usage de stupéfiants, outrage à personnes dépositaires de la force publique.

Avec AFP