
L'opposition conservatrice est à son tour accusée d'avoir largement exploité le dispositif des notes de frais des parlementaires et ministres, révèle le quotidien "Daily Telegraph".
AFP - L'opposition conservatrice britannique était touchée à son tour lundi par le scandale des généreuses notes de frais des parlementaires et ministres, après la révélation dans la presse des détails des remboursements dont ses députés ont bénéficié.
Ces défraiements, légaux mais dont les bénéficiaires sont accusés d'avoir exploité au maximum le dispositif, ont déjà touché les travaillistes britanniques, contribuant à faire dévisser la popularité du parti au pouvoir jusqu'à son plus bas niveau depuis 1943.
Selon les détails publiés par le quotidien Daily Telegraph lundi, plusieurs parlementaires conservateurs ont désigné tour à tour plusieurs logements comme leur résidence secondaire pour laquelle ils peuvent recevoir des milliers de livres de remboursements de frais.
Alan Duncan, à la tête des conservateurs à la chambre des Communes, se serait fait rembourser quelque 4.000 livres (4.469 euros) de frais de jardinage en deux ans.
Oliver Letwin, qui dirige la cellule en charge de déterminer la politique des conservateurs, a lui obtenu un remboursement de quelque 2.000 livres (2.243 euros) pour la réparation d'une fuite sous un court de tennis, tandis qu'un autre député s'est fait rembourser de la nourriture pour chien.
David Cameron, le leader des conservateurs qui caracolent en tête des derniers sondages, a reconnu que ces révélations portaient atteinte à la réputation du Parlement et a estimé que tous les députés devaient présenter leurs excuses.
"Nous sommes désolés que cela soit arrivé et il faut que ça change", a-t-il souligné. "Nous devons reconnaître à quel point cette situation est mauvaise et à quel point le public est en colère".
Les Communes doivent voter lundi sur un nouveau système d'audit indépendant pour contrôler les remboursements de notes de frais.
Selon un sondage de l'institut BPIX paru dimanche dans le Mail on Sunday, la popularité du parti travailliste est tombée à 23%, soit son plus mauvais score depuis 1943.
Les conservateurs, épargnés par ce scandale au moment où a été réalisé ce sondage, disposaient d'une avance énorme de 22 points sur les travaillistes alors que des élections législatives doivent avoir lieu d'ici juin 2010.