Les forces du GIGN et du Raid ont conjointement mené, mardi matin à Lunel, une opération visant à arrêter des habitants soupçonnés d'entretenir des liens avec des filières terroristes. Cinq personnes ont été placées en garde à vue.
C'est un nouveau coup de filet anti-jihadiste que les forces du raid et du GIGN ont mené, mardi 27 janvier dans la matinée à Lunel (Hérault). Cinq personnes ont été placées en garde à vue.
Les personnes interpellées, âgées entre 26 à 44 ans, sont soupçonnées d'être parties en Syrie ou seraient des candidats au jihad, a indiqué une source proche du dossier, précisant que deux ont perdu un proche dans les combats en Syrie.
L'opération policière, qui a aussi concerné Caussiniojouls, au nord de Béziers, et Aimargues (Gard), s'est déroulée dans le cadre d'une information judiciaire dont sont saisis des magistrats antiterroristes à Paris. "Si l'implication des personnes soupçonnées est confirmée par l'autorité judiciaire, ce sera une filière particulièrement dangereuse et organisée qui aura été démantelée, une de plus", a réagi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
"On m’a mis un fusil sur la tempe"
L'opération de Lunel a démarré vers 6 heures du matin dans un immeuble du centre-ville, resté bouclé plus de trois heures. "Plusieurs voitures banalisées sont arrivées. Des hommes en sont sortis encagoulés et ont défoncé les portes des appartements de l'immeuble", a raconté un habitant à l’AFP, affirmant avoir été lui-même menacé. "On m'a mis un fusil sur la tempe [...]. Finalement, ils ont interpellé le voisin du dessus, Saïd", a-t-il indiqué précisant "ne pas [le] connaître plus que ça".
Selon un autre témoin, dont le frère a été interpellé, les hommes "en tenue" avaient "une masse d'armes". "Ils m'ont plaqué, m'ont mis par terre, m'ont tapé dessus. Ils ont embarqué mon frère", a-t-il dénoncé.
Une vingtaine de Lunellois partis en Syrie
À Lunel, ville de 26 000 habitants classée en zone de sécurité prioritaire avec un taux de chômage atteignant les 20% (le double du taux national), les départs de jeunes vers la Syrie inquiètent les autorités locales. Une vingtaine d’hommes, entre 18 et 30 ans, y sont déjà partis. Six d’entre eux y ont trouvé la mort depuis octobre.
"Derrière ces départs il faut savoir qui il y a. Est-ce qu'il y a quelques chose d'organisé ? Avec l'opération de ce matin, c'est un début de réponse qui arrive", a commenté le maire de Lunel, Claude Arnaud, sur France Bleue Hérault.
Certains jihadistes fréquentaient la mosquée Al-Baraka, que le préfet de l'Hérault, début janvier, avait jugée "préoccupante en raison d'un risque d'emprise fondamentaliste". Après l'annonce de la mort de certains en Syrie, l'ex-président de l'Union des musulmans de Lunel, Lahoucine Goumri, avait refusé, à l’époque, de condamner leurs départs avant de revenir sur ses propos.
Avec AFP