Les autorités congolaises ont décidé mardi de couper Internet dans la capitale Kinshasa, tandis que des manifestants protestaient pour la deuxième journée consécutive contre un projet controversé de réforme électorale.
La fébrilité du pouvoir congolais était palpable, mardi 20 janvier, après sa décision de faire couper toutes les communications par Internet et SMS à Kinshasa. La capitale de la République démocratique du Congo est en ébullition depuis des heurts meurtriers la veille entre la police et des milliers de manifestants opposés à un projet de réforme de la loi électorale.
"L'Agence nationale du renseignement (ANR) nous a donné l'ordre de couper Internet pour Kinshasa jusqu'à nouvel ordre", a déclaré à l'AFP le responsable d'un opérateur, sous couvert de l'anonymat. Cela s'applique "à tous les opérateurs", a indiqué un autre.
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Cette décision survient alors que la capitale congolaise est secouée par une deuxième journée consécutive de manifestations contre un projet perçu par l'opposition comme une manœuvre du président Joseph Kabila de repousser de plusieurs années la prochaine échéance présidentielle.
Barricades et pneus brûlés
Selon des témoins cités par l’agence Reuters, des étudiants ont mis le feu à des pneus et érigé une barricade sur la route menant à l’université au sud de Kinshasa. Dans le quartier de Lemba, la police a a éteint sur la chaussée plusieurs pneus incendiés. Une trentaine de policiers anti-émeutes faisait face au groupe de contestataires vers 9 h 45 (8 h 45 GMT) et tentait de ramener le calme, selon une journaliste de l'AFP.
Quatre personnes au moins, dont deux policiers, ont été tuées lundi à Kinshasa, selon un bilan gouvernemental. Mais selon l'opposition et des sources diplomatiques, le nombre de morts pourrait être bien plus élevé.
Les violences ont eu lieu dans plusieurs quartiers de la capitale, où plusieurs pillages ont également été commis, alors qu'un collectif d'opposants avait appelé la population à "occuper massivement le Parlement" pour protester contre le projet de loi électorale en cours d'examen.
Le projet de révision du code électoral - décrit par l’opposition comme un "coup d'État constitutionnel" - a été adopté au cours du week-end par la chambre basse du Parlement et est en débat actuellement au Sénat.
Avec AFP et Reuters