
L'ancien prêcheur radical britannique Abou Hamza a été condamné, vendredi, à la prison à perpétuité à New York pour onze chefs d'inculpation liés à une prise d'otages, et pour terrorisme, le juge parlant de crimes "diaboliques" et "barbares".
L'imam radical Abou Hamza al Masri, 56 ans, a été condamné, vendredi 9 janvier, à la réclusion criminelle à perpétuité, huit mois après avoir été reconnu coupable de faits en relation avec une entreprise terroriste.
En mai dernier, après quatre semaines de procès, les jurés d'un tribunal de Manhattan l'avaient reconnu coupable d'avoir fourni un téléphone satellitaire et des conseils aux ravisseurs d'un groupe de touristes occidentaux au Yémen en 1998. Quatre otages avaient été tués lors d'une opération de secours de l'armée yéménite.
"Vous n'avez exprimé ni compassion, ni remords", a déclaré la juge Katherine Forrest, à Manhattan, ajoutant que seule une peine de prison à vie permettrait de s'assurer qu'il n'inciterait pas à nouveau à la violence contre des innocents. Elle lui a signifié qu'il purgerait sa peine aux États-Unis, après trois heures d'audience.
Abou Hamza, 56 ans, borgne et amputé des deux avant-bras après une explosion accidentelle au Pakistan, a accueilli sa condamnation avec seulement une petite moue impassible, le regard fixé sur sa table.
Des crimes "étendus à la planète"
"Abou Hamza n'a pas été condamné pour ses paroles", avait déclaré le procureur fédéral Edward Kim avant le prononcé de la sentence. "Ses crimes se sont vraiment étendus à la planète, du Yémen à l'Afghanistan, jusqu'aux États-Unis."
"Je maintiens que je suis innocent", a déclaré Abou Hamza au juge, avant d'être condamné.
Abou Hamza, de son vrai nom Moustafa Kamel Moustafa, a aussi été jugé coupable d'avoir envoyé deux de ses disciples dans l'Oregon pour y établir un camp d'entraînement islamiste, et un autre en Afghanistan pour y aider Al-Qaïda et les Taliban. L'ancien prédicateur, d'origine égyptienne, de la mosquée londonienne de Finsbury Park, où il prononçait des prêches incendiaires, avait été extradé en octobre 2012 de Grande-Bretagne vers les États-Unis à l'issue de plusieurs années de marathon judiciaire.
Ses avocats avaient plaidé pour une peine plus légère que la prison à vie et préconisé qu'il soit détenu dans une unité médicalisée plutôt que dans une prison de haute sécurité, en tant que double amputé. En réponse à cette requête, la juge Forrest a indiqué qu'elle laissait aux autorités pénitentiaires le soin de décider où Abou Hamza devait purger sa peine.
Avec Reuters et AFP