Une semaine après le massacre dans une école de Peshawar, causant la mort de 141 personnes, le Pakistan a annoncé, lundi, qu'il exécutera 500 condamnés à mort dans les prochaines semaines. Six exécutions ont déjà eu lieu depuis vendredi.
Lundi 22 décembre, Islamabad a confirmé qu'il exécutera 500 condamnés à mort. Le moratoire sur la peine de mort au Pakistan n'aura donc pas résisté à l'attentat perpétré mardi par des Taliban dans une école de Peshawar.
"Leurs demandes de grâce ont été refusées par le président, et les exécutions auront lieu dans les prochaines semaines", a confirmé le ministère de l’Intérieur.
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Entre vendredi et dimanche, le Pakistan avait déjà annoncé l’exécution de six militants islamistes emprisonnés, qui avaient épuisé tous les recours possibles.
L'un des suppliciés de vendredi, appelé "le docteur Usman" avait été reconnu coupable d'avoir planifié et participé à la sanglante attaque en 2009 du siège de l'armée à Rawalpindi, près de la capitale Islamabad.
Selon les estimations du ministère de l’Intérieur, ils seraient encore 8 000 condamnés à croupir dans les prisons du Pakistan.
Le "11-Septembre du Pakistan"
La peine de mort, suspendue depuis 2008, a été rétablie après l'attaque la plus sanglante de l'histoire du pays, qui a fait 141 morts, dont 132 enfants. Dimanche, la population pakistanaise est descendue dans les rues pour dénoncer le carnage. À Karachi, la communauté chrétienne a revêtu les couleurs de Noël pour dénoncer le massacre de l'école de Peshawar. À Lahore, les manifestants ont brandi des pancartes avec ce message : "Écrasez les Taliban, pendez les terroristes !".
Depuis l’attaque meurtrière de l’école de Peshawar, que les autorités n’hésitent pas à qualifier de "11-Septembre du Pakistan", Islamabad a durci ses opérations militaires à l’encontre des militants islamistes. L'armée pakistanaise a annoncé, samedi, avoir tué au moins 67 rebelles en 72 heures. Plusieurs dizaines de personnes liées à l’attentat ont été arrêtées, dimanche, a expliqué le ministre de l’Intérieur sans donner plus de détails.
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Le carnage de l’école de Peshawar (nord-ouest) a été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, en réaction aux opérations de l’armée pakistanaise au Waziristan du Nord, leur plus important bastion le long de la frontière afghane.
Avec AFP