À son arrivée à Amman, première étape de son voyage en Terre sainte, le pape Benoît XVI a exprimé son "profond respect pour la communauté musulmane". Et souligné que la liberté religieuse était "un droit humain fondamental".
Pour s a p remi ère visite dans un pays arabe, le pape Benoît XVI a pris soin de peser ses mots lors de son arrivée, vendredi, en Jordanie. "Ma visite en Jordanie me donne l'heureuse occasion de dire mon profond respect pour la communauté musulm ane", a déclaré le souverain pontife au début de sa première tournée en Terre sainte.
La "liberté religieuse est naturellement un droit humain fondamental et mon espérance fervente et ma prière sont que le respect des droits inaliénables et de la dignité [...] soient toujours plus affirmés et défendus, non seulement au Moyen-Orient mais partout dans le monde", a-t-il ajouté.
La pag e de Ratisbonne loin d’être tournée
Accue illi par les membres de la famille royale et des dignitaires religieux chrétiens et musulmans à sa descente d’avion, Benoî t X V I en a profité pour remercier ses hôtes, relevant que la Jordanie avait "été depuis longtemps à l'avant- garde d'initiatives en faveur de la paix au Moyen-Orient et à travers le monde, en encourageant le dialogue interreligieux".
A l'oppo sé, la puissante confrérie des Frères musulmans et sa branche politique ont estimé que le pape n'était "pas le bienvenu" s'il ne s'excusait pas pour ses "propos contre l'islam". Le mouvement fait ainsi référence à la polémique qui a suivi le discours du pape le 12 septembre 2006 à Ratisbonne, où certains avaient reproché à Benoît XVI d’avoir fait l’amalgame entre islam et violence. Benoît XVI avait ensuite exprimé des regrets pour les réactions suscitées par ses propos.
Faire progresser le processus de paix
Benoît XVI est attendu dès samedi à la mosquée Al-Hussein, la plus grande de Jordanie, où il rencontrera des religieux et penseurs musulmans, avant de célébrer dimanche une grande messe publique au stade d'Amman.
Après la Jordanie, le souverain pontife se rendra dès lundi en Israël avant de rejoindre la Cisjordanie d’où il repartira le15 mai. Une semaine durant laquelle il devra habilement renforcer les relations de l’Eglise avec l’État hébreu, tout en apportant son soutien aux Palestiniens.
" Nous ne sommes pas un pouvoir politique mais une force spirituelle, et cette force spirituelle est une réalité qui peut contribuer au progrès du processus de paix", a-t-il pris soin de préciser aux journalistes présents à bord de son avion.
Il a dit se rendre au Proche-Orient en "pèlerin de paix" alors que les tensions dans la région sont plus fortes qu'en 2000, lors de la visite historique de son prédécesseur Jean-Paul II, notamment après l'offensive meurtrière d'Israël dans la bande de Gaza en décembre-janvier.