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L'agence Fitch abaisse la note de la France à "AA"

Fitch Ratings a baissé, vendredi, la note souveraine de la France d'un cran à "AA"? contre "AA+" auparavant. L'agence de notation estime que les réformes structurelles engagées par le gouvernement sont insuffisantes.

La Commission européenne n'est pas la seule à douter du budget de la France. L'agence de notation Fitch Ratings a abaissé, vendredi 12 décembre, la note de la France de "AA+" à "AA" en l'assortissant d'une perspective stable en raison notamment du dérapage budgétaire.

"L'économie française devrait croître moins que la moyenne des pays de la zone euro pour la première fois en quatre ans", a souligné Fitch. Et de qualifier de "faibles" les perspectives économiques du pays. Fitch a en outre affirmé que celles-ci pesaient sur la consolidation des finances publiques et la stabilisation du ratio de la dette.

Fitch table sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) français à 0,4 % en 2014 et à 0,8 % en 2015, année où "la dépréciation de l'euro et les prix du pétrole plus bas soutiendront quelque peu la croissance".

L'agence estime par ailleurs que le programme de réformes structurelles du gouvernement "n'apparaît pas suffisant pour renverser les tendances négatives qui pèsent sur la croissance à long terme et la compétitivité". Et ce, malgré les mesures d'économie de 3,6 milliards d'euros annoncées par le gouvernement.

Dans un communiqué, le ministre français des Finances Michel Sapin a assuré que "la politique menée commence à porter ses fruits, puisque les entreprises bénéficient des premiers effets des baisses de prélèvements, qui se poursuivront durant les prochaines années".

"Dans un contexte économique difficile en Europe, le gouvernement maintient son cap, avec la mise en œuvre des économies prévue, avec la poursuite des réformes nécessaires pour renforcer la croissance et rendre les entreprises plus compétitives", a-t-il ajouté.

Crédibilité budgétaire affaiblie

Pas de quoi convaincre Fitch, qui souligne qu'à 4,1 % du PIB, le déficit prévu pour 2015 "ne présente pas d'amélioration par rapport à celui de 2013". "Ces dernières déviations dans les objectifs budgétaires [...] affaiblissent la crédibilité budgétaire", affirme encore l'agence, ajoutant que "c'est la deuxième fois depuis fin 2012 que le gouvernement français retarde l'objectif d'atteindre le seuil de déficit de 3 %" que réclame l'Union européenne. Bercy a en effet repoussé cet objectif à 2017.

Fitch avait alors menacé d'abaisser la note de la France dès la mi-octobre. Le 10 octobre, sa concurrente Standard and Poor's (S&P) avait elle aussi lancé un avertissement, en rétrogradant à "négative" au lieu de "stable" la perspective d'évolution de la note de la dette française, qu'elle maintenait à "AA".

Standard and Poor's est traditionnellement plus sévère à l'égard de la France, qu'elle avait été la première à priver de son "triple A", en janvier 2012. Ses concurrentes Moody's et Fitch continuaient d'accorder à la qualité de la dette française la deuxième meilleure note possible, alors que S&P l'avait déjà descendue au troisième cran.

Avec AFP