Le président ukrainien Petro Porochenko s'est félicité, vendredi, d'un "réel cessez-le-feu" dans son pays. Une trêve, bien que fragile, semble se maintenir malgré la mort de trois soldats ukrainiens jeudi.
Au cours d'une visite officielle en Australie, vendredi 12 décembre, le président ukrainien Petro Porochenko s'est montré optimiste quant au respect du cessez-le-feu instauré entre l'Ukraine et les séparatistes pro-russes.
"J'ai des informations positives. Aujourd'hui marque les premières 24 heures depuis sept mois [...] pendant lesquelles nous avons eu un réel cessez-le-feu en Ukraine, a-t-il déclaré. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est important pour moi. C'est la première fois qu'on ne m'annonce pas qu'un soldat ukrainien a été tué ou blessé pendant la nuit", a-t-il ajouté.
"Tendance positive"
Du côté des rebelles, un responsable séparatiste, Denis Pouchiline, a affirmé que les forces ukrainiennes avaient violé la trêve à cinq reprises en 24 heures mais qu'il ne s'agissait plus que d'armes à feu et non plus de bombardements.
Il note là "une tendance positive par rapport à ce qu'[il y] avait avant", s'est-il félicité. En effet, dans plusieurs localités hors Donetsk, la situation semblait plus calme qu'avant le cessez-le-feu.
L'optimisme affiché par président ukrainien et les séparatistes ne semble pas être partagé par les pays proches de la Russie, dont la Pologne, qui s'inquiètent d'une activité militaire russe "sans précédent" à leurs frontières. Signe des tensions dans la région, la Suède a réintroduit jeudi la possibilité d'appeler ses anciens conscrits à des exercices militaires. Le ministre de la Défense suédois a d'ailleurs invoqué le rôle du "réarmement de la Russie".
Une méfiance de ces pays d'autant plus justifiée que jeudi matin, un porte-parole militaire ukrainien avait annoncé que trois soldats avaient été tués et huit autres blessés en 24 heures. Il s'agissait des premières victimes depuis mardi, début de la nouvelle trêve, jusque-là globalement respectée par l'armée et les rebelles.
itSelon Kiev, les séparatistes pro-russes ont aussi intensifié leurs attaques contre les positions ukrainiennes."Les rebelles ont violé la trêve à 22 reprises en 24 heures", avait indiqué le porte-parole." Des journalistes de l'AFP ont en outre observé jeudi plusieurs bombardements près de Donetsk, principal fief rebelle, sans qu'il soit possible de déterminer quel camp tirait.
Ces incidents renforçaient les doutes sur la durabilité de cette nouvelle trêve - la quatrième en huit mois. Sur le plan diplomatique, le suspense régnait toujours sur la date de nouvelles négociations de paix, initialement attendues cette semaine à Minsk pour trouver un apaisement plus durable au conflit, qui a fait plus de 4 300 morts depuis avril.
Avec AFP