La Cour pénale internationale a saisi mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU afin d’obtenir le transfert de Seïf al-Islam, accusé de crimes contre l'humanité. Le fils de Mouammar Kadhafi est détenu par d’anciens rebelles au sud-ouest de Tripoli.
La Cour pénale internationale (CPI) a saisi, mercredi 10 décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies, se plaignant que la Libye ne lui ait pas livré le fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, Seïf al-Islam, a indiqué la juridiction.
Les juges de la CPI souhaitent que le Conseil de sécurité "envisage les mesures possibles pour obtenir la coopération de la Libye".
La Libye et la CPI se disputent le droit de juger Seïf al-Islam pour la répression sanglante de la rébellion de 2011 qui s'est soldée par la chute du régime Kadhafi. Cependant, leurs aspirations sont entravées par le fait que l'accusé est aux mains d'anciens rebelles au sud-ouest de Tripoli depuis novembre 2011 alors que le Libye est plongée dans le chaos.
Seïf al-Islam, 42 ans, fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour des crimes contre l'humanité présumés commis en février 2011. La CPI a déjà demandé à plusieurs reprises à la Libye, sans succès, que l'accusé lui soit remis bien qu'il soit aux mains des rebelles. Elle estime que la Libye n'est pas en mesure de lui offrir un procès équitable. La Libye assure le contraire et souhaite le juger elle-même, mais elle n'a pas encore réussi à obtenir le transfert de Seïf al-Islam dans la capitale.
Le fils de Mouammar Kadhafi a déjà comparu devant un juge de Tripoli, mais uniquement par vidéoconférence depuis son lieu de détention. Jusqu'à la révolte qui a éclaté en février 2011, Seïf al-Islam était souvent présenté comme le successeur potentiel de son père. Selon de nombreux observateurs, il était le Premier ministre "de facto" du régime Kadhafi.
L'ancien chef des services de renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi, est lui aussi soupçonné par la CPI de crimes contre l'humanité et est aux mains des autorités libyennes. Les juges de la CPI ont accepté qu'il soit jugé en Libye mais la procureure de la Cour avait évoqué la possibilité de contester cette décision.
Avec AFP