Faouzi Lamdaoui, conseiller de François Hollande et proche du chef de l'État, a démissionné mercredi. Ce fidèle du chef de l'État est cité à comparaître pour abus de biens sociaux, blanchiment d'abus de biens sociaux, faux et usage de faux.
Deux semaines après la démission du secrétaire d'État Kader Arif soupçonné de favoritisme, François Hollande a de nouveau dû se séparer, mercredi 3 décembre, d'un proche, son conseiller Faouzi Lamdaoui, qui comparaîtra en correctionnelle pour abus de biens sociaux. Il occupait la fonction de conseiller "égalité et diversité" depuis l'accession du chef de l'État à l'Élysée.
Faouzi Lamdaoui faisait partie du petit cercle des fidèles qui n'ont jamais lâché François Hollande y compris pendant sa longue traversée du désert avant la victoire de 2012.
Propulsé chef de cabinet du candidat Hollande après sa victoire à la primaire, il avait toutefois perdu de son influence au milieu du staff pléthorique entourant le futur président.
Selon "Le Monde", qui a révélé l'existence de l'enquête pour abus de biens sociaux, les faits remontent à 2007 et 2008, lorsque Mohamed Faouzi Lamdaoui, de son vrai nom, logisticien, utilise l'identité de Naïma Addoun, une connaissance, sans l'accord de cette dernière, pour créer la société de transports et de livraison Alpha. D'importantes sommes auraient été détournées au préjudice de cette société, rebaptisée Alpha distributions au milieu de l'année 2008.
Plainte pour travail dissimulé
Cet ingénieur logisticien, né à Constantine (Algérie) le 14 novembre 1962, a adhéré au PS en 1992, où il s'est particulièrement investi dans la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité en politique. Mis à part des mandats locaux à Argenteuil (Val d'Oise) de 2008 à 2011, il n'avait pas, à son grand dam, obtenu d'investiture aux législatives de 2012, ni chez les Français de l'étranger ni dans la Somme. À l'Élysée, Faouzi Lamdaoui a très vite été inquiété par la résurgence d'affaires anciennes. Une plainte pour travail dissimulé avait été classée en novembre 2012.
Ce n'est pas la première démission qui entache le mandat de François Hollande. Outre Jérôme Cahuzac, contraint de quitter ses fonctions de ministre de l'Économie et des finances en mars 2013 après la révélation de son compte en Suisse, Aquilino Morelle, plume du chef de l'État, avait quitté l'Élysée en avril 2014 à cause de soupçons de conflit d'intérêt. Plus récemment, Thomas Thévenoud, l'éphémère secrétaire d'État au commerce, en délicatesse avec le fisc, avait dû démissionner en septembre.
Le 21 novembre, c'est le secrétaire d'État aux Anciens combattants Kader Arif qui a abandonné ses fonctions suite à des soupçons de favorisme pour l'attribution de marchés publics.
Avec AFP