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Retour au calme à Ferguson, la colère gagne Londres

Deux jours après la relaxe d'un policier blanc responsable de la mort d'un jeune Noir, le calme est revenu à Ferguson. En revanche, une grande manifestation s'est tenue devant l'ambassade américaine à Londres pour dénoncer ce verdict.

À la veille du repas traditionnel de Thanksgiving, la situation s’est apaisée à Ferguson. Deux jours après la relaxe du policier blanc qui avait abattu le jeune noir Michael Brown en août dernier, seule une vingtaine de manifestants se sont rassemblés dans le froid, mercredi 26 novembre, devant le commissariat de la ville.

Les policiers restent toutefois vigilants après les affrontements du début de semaine : "Beaucoup de forces de l’ordre travailleront pendant le pont [de Thanksgiving] pour protéger les vies et les biens", a indiqué le gouverneur du Missouri Jay Nixon, qui s’est félicité du quadrillage de la ville par 2 200 gardes nationaux.

Mais la colère contre la décision du grand jury de ne pas poursuivre le policier Darren Wilson n’est pas pour autant retombée. Elle a d'ailleurs gagné Londres, où plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis en criant : "La vie des Noirs compte".

Les proches de Michael Brown se sont également réunis à New-York avec d’autres familles de deux autres Afro-américains récemment tués par la police : Eric Garner mort à Staten Island en juillet après une interpellation musclée et D’Akai Gurley, tué par accident la semaine dernière dans une cage d’escalier par un policier débutant.

Les parents de Michael Brown se sont aussi exprimés à la télévision au lendemain de l’interview diffusée sur ABC de Darren Wilson dans laquelle il affirmait avoir fait son travail. Ils ont notamment contesté sa version des faits : "Tout d’abord, mon fils respectait les forces de police. Et ensuite, quelle personne saine d’esprit oserait se ruer sur un agent de police qui a son arme en main ?", a déclaré son père.

L'interview des parents de Michael Brown (en anglais)

Augmentation des ventes d'armes

Alors que le drame de Ferguson est toujours aussi brûlant, une nouvelle affaire attise la colère. Samedi, un autre garçon noir âgé de 12 ans a été tué, alors qu’il s’amusait avec une arme factice dans un parc de Cleveland, dans l'Ohio. La police vient en outre de révéler une vidéo accablante dans laquelle on peut voir le policier tirant sur l'enfant, quelques secondes seulement après son arrivée sur les lieux.

Ces événements chargés de tensions raciales ont fait augmenter exponentiellement les ventes d’armes auprès de clients majoritairement blancs. Comme le rapporte l’AFP, au stand de tir Ultimate Defense Firing Range and Training Center à St Peters, non loin de Ferguson, le nombre d'armes vendues par jour s'élève désormais à 20 ou 30, contre trois à cinq par jour auparavant.

"Il y a eu une énorme ruée sur les armes de poing, précisément, parce que les gens ont peur avec ce qu'il se passe à Ferguson", a expliqué Paul Bastean, propriétaire du stand et agent de police en activité. "Certains d'entre eux, qui vivent dans cette zone, sont ici parce qu'ils ont peur. Surtout il y a deux nuits, quand il y avait des coups de feu partout", a-t-il précisé.

La vidéo montrant le drame de Cleveland

Avec AFP et Reuters