Condamné à de la prison ferme dans son pays, Slim Chiboub, un gendre du président tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali, est rentré à Tunis. Épinglé pour détention illégale d'arme à feu, il entend se rendre au tribunal pour contester son jugement.
Slim Chiboub, un gendre du président tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali, condamné à de la prison ferme dans son pays, est rentré mardi 18 novembre à Tunis. Son avocat a fait savoir qu'il comptait contester son jugement.
"Il est arrivé à l'aéroport d'Enfidha", au sud de Tunis, a précisé Me Wissem Saïdi. "Il va directement au tribunal à Tunis pour contester [le jugement]. Nous allons bien sûr demander un non-lieu et sa libération", a-t-il ajouté. Slim Chiboub s'est rendu en milieu de matinée au Palais de justice à Tunis, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Parti s’installer aux Émirats arabes unis en 2011 après la fuite de son beau-père à la suite d'un soulèvement populaire, cet homme d’affaires avait été condamné par contumace en Tunisie à cinq ans de prison pour détention illégale d'arme à feu. C’est pour "contester ce jugement" qu’il affirme rentrer dans son pays.
"Essayer de tourner la page du passé"
Le retour de Slim Chiboub en Tunisie intervient au moment où d'anciens responsables sous le régime de Ben Ali font un retour en force sur la scène politique. Les élections législatives du 26 octobre ont été remportées par le parti anti-islamiste Nidaa Tounès, qui compte de nombreux proches de l'ancien régime, et de la présidentielle du 23 novembre.
D’ailleurs, d’aucuns dénoncent le timing de ce retour médiatique, à quelques jours de l'élection présidentielle, prévue dimanche dans le pays. Interrogé sur le moment choisi pour son retour, Slim Chiboub a répondu, lundi, sur France 24 : "Aujourd'hui nous avons une justice indépendante. Voilà ma garantie".
Ex-président du club omnisports de l'Espérance sportive de Tunis (EST), dont l'équipe de football est l'une des plus populaires du pays, Slim Chiboub avait annoncé son prochain retour dans une interview publiée la semaine dernière dans l'hebdomadaire "Jeune Afrique".
"Je vais essayer de tourner la page du passé pour vivre sereinement avec ma famille, dans ma société. J'ai des dossiers à clôturer avec la justice et encore une fois j'ai confiance. J'accepterai les décisions de la justice démocratique tunisienne", avait-il dit.
Avec AFP