Marseille a vibré pour les Bleus, et les Bleus leur ont timidement rendu leur accueil. Dans un stade Vélodrome flambant neuf qui accueillait pour la première fois un match de l’équipe de France depuis sa rénovation, les coéquipiers de Steve Mandanda ont mis 83 minutes avant d'ouvrir le score, face à la Suède, en match amical de préparation à l'Euro-2016.

L'inefficacité retrouvée

La première mi-temps était pourtant à sens unique, les Bleus accumulant les incursions et les tirs de loin, mais manquant cruellement de précision : pas moins de 14 tirs pour seulement… un seul cadré, sur une reprise ecrasée de Griezmann repoussée par le gardien suédois (36e).

L’équipe de France n’a pas démérité, alternant jeu long sur les côtés et percées au centre, mais butant toujours sur une défense suédoise bien recroquevillée et déterminée à ne pas encaisser de but. Que ce soit pour Kurzawa sur un tir tendu qui frôle le poteau (11e) ou Valbuena sur un ciseau acrobatique (30e), les occasions se sont multipliées sans vraiment mettre en difficulté les Suédois.

Sur le front de l’attaque, les joueurs de l’Olympique de Marseille (Payet, Gignac) ou les ex-joueurs (Valbuena) ont multiplié les efforts pour tenter de faire la différence devant un stade qu’ils connaissent bien, en vain. Et le Vélodrome ne s’y est pas trompé en scandant à plusieurs reprises le nom d’André-Pierre Gignac.

En face, les Suédois n’ont pas eu beaucoup l’occasion d’approcher le but de Steve Mandanda, mais ont fini la première mi-temps avec un seul tir cadré, soit finalement autant que l’équipe de France.

Et Varane surgit...

La seconde période était de la même facture que la première, les Bleus multipliant les occasions infructueuses, à l’image d’un tir de Gignac dès la reprise. La suite sera une succession d’actions ratées, comme un tir de Griezmann a bout portant bien repoussé par Isaksson, ou un tir de Sissoko qui passe après un coup de billard à côté du poteau.

Ce qui a frappé mardi soir sur la pelouse du Vélodrome, c’est que l’association des "Marseillais" Valbuena-Payet-Gignac n’a pas été à la hauteur des attentes, la triplette semblant avoir du mal à se trouver dans leur pré. Toutefois, la sortie de ces trois joueurs à l’heure de jeu n’a pas pour autant réglé les soucis offensifs.

Puis, comme un symbole, c’est sur un coup de pied arrêté, domaine de jeu où la France a encaissé 7 de ses 8 derniers buts, que les Bleus allaient réveiller un Vélodrome refroidi : le défenseur central Raphaël Varane est venu battre d’un coup de tête magistral le gardien suédois sur un corner de Griezmann, à 7 minutes de la fin du match.

Mais comme pour rappeler la soirée laborieuse, Karim Benzema a, lui aussi, manqué d’efficacité en ratant un pénalty qu’il s’était pourtant lui-même procuré dans la foulée du premier but.

En tout, les Bleus terminent le match avec des statistiques effrayantes d’inefficacité : 19 tirs dont seulement 5 cadrés. Un fait que ne cherchaient pas à cacher les joueurs à l'issue du match. "On a beaucoup tenté, nous étions plusieurs à vouloir marquer dans ce beau stade, notamment les actuels ou anciens Marseillais, peut être qu'on a été un peu maladroit" s'est justifié Mathieu Valbuena à la fin du match.

Mais tous, y compris le sélectionneur Didier Deschamps, rappellent que depuis la Coupe du monde, l'équipe de France est invaincue (4 victoires, 2 nuls, 0 défaite), et n'a encaissé que 3 buts contre 9 marqués. Les Bleus se payent le luxe de finir l'année 2014 avec un total de 35 buts, leur meilleur record depuis 2003 (40 buts).

Un Vélodrome haut en couleurs

Même en n’étant pas totalement plein, ce stade Vélodrome totalement rénové avait fière allure. Les 55 000 spectateurs présents ont donné de la voix, ovationnant les joueurs, notamment ceux passé par le club phocéen, chantant pour soutenir les Bleus, et entonnant également le fameux "Aux armes", le chant des supporters de l'OM.

Seul bémol dans l'ambiance de la soirée : lors de leurs entrées en jeu, Lucas Digne du Paris Saint-Germain et Alexandre Lacazette de l’Olympique lyonnais ont été copieusement sifflés par le public. Le Parisien a même eu droit à des huées jusqu’à la fin du match, à chaque fois qu'il touchait le ballon.

Des sifflets qui montrent qu'à Marseille, plus qu’ailleurs, on est rarement "mi-figue, mi-raisin".