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RéessayerFeux d'artifice, chants et danses endiablées : ravagée depuis des années par la violence des gangs, Port-au-Prince a connu dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 novembre un rare moment d'unité après la qualification d'Haïti pour la Coupe du monde de football 2026.
La nation caribéenne a décroché mardi sa première qualification pour le Mondial en plus de 50 ans en battant le Nicaragua (2-0), un exploit pour une équipe contrainte de disputer toutes ses rencontres à l'extérieur pour des raisons de sécurité.
Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti subit depuis longtemps la violence des bandes criminelles, qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d'instabilité politique chronique.
La situation s'est encore détériorée depuis 2024, lorsque les gangs ont poussé le Premier ministre de l'époque, Ariel Henry, à la démission. Le pays, qui n'a pas connu d'élections depuis 2016, est depuis dirigé par un Conseil présidentiel de transition qui peine à enrayer la violence.
"Débloquez le pays et éradiquez les gangs"
"Nous avons besoin d'un jour férié national pour le célébrer, avec les écoles fermées. Nous avons besoin de plaisir et de joie. Débloquez le pays et éradiquez les gangs", a lancé à l'AFP un habitant de Port-au-Prince.
Contrôlée à 90 % par les gangs, la capitale a été envahie par la liesse jusqu'à tard dans la nuit de mardi à mercredi. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues, certaines brandissant le drapeau national.
"Je ne devrais pas être dans la rue à cette heure, mais comme c'est pour Haïti, je le fais quand même", dit Widenie Bruno, une supportrice. "Je suis tellement fier d'Haïti que je vais tout dépenser ce soir", a affirmé un autre jeune supporter des "Grenadiers" haïtiens. "Nous passerons la nuit dans les rues."
Les supporters ont défilé au rythme des chansons jouées par des groupes de rara, un genre musical haïtien, sous un ciel illuminé par les feux d'artifice. La joie a aussi gagné les environs de la capitale ainsi que des villes du nord du pays, comme Cap-Haïtien et Miragoâne. Elle s'est propagée jusque dans les quartiers contrôlés par les bandes criminelles, comme Fontamara ou Bas-Delmas.
Même Jimmy Chérisier, alias "Barbecue", chef de file de la coalition de gangs "Viv ansanm" (Vivre ensemble), s’est joint à la fête avec les habitants de son quartier, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. À peine trois jours plus tôt, il avait annoncé son intention d'affronter les forces de l'ordre et demandé à la population de rester chez elle en réaction à une opération de police.
Avec AFP
