
Avant son grand oral télévisé jeudi soir, François Hollande affiche une cote de popularité historiquement basse, avec seulement 12 % d'opinions favorables. À mi-mandat, le point sur les cinq dossiers qui plombent le bilan du président.
Au moment où François Hollande s’apprête à répondre aux questions de trois journalistes et de quatre Français jeudi 6 novembre au soir sur l’antenne de TF1, le président est au plus bas dans les sondages. En novembre, il perd encore trois points avec seulement 12 % d’opinions favorables, un record pour un chef d’État français.
Après deux ans et demi au pouvoir, François Hollande, critiqué de toutes parts, fait face à cinq dossiers particulièrement délicats.
- Un chômage toujours en hausse
Priorité numéro un des Français, la bataille pour l’emploi n’a pas été remportée par François Hollande. En 30 mois de mandat, 27 ont connu des hausses du nombre de chômeurs. Depuis son élection, un demi-million de personnes sont partis grossir les rangs de Pôle emploi. Fin septembre, 3,43 millions de chômeurs y étaient inscrits en métropole .
Et les électeurs lui en tiennent particulièrement rigueur. Selon un sondage publié lundi 3 novembre par Odoxa, 97 % des Français estiment que le président a "plutôt échoué" en matière d’emploi. Mais l’Insee apporte toutefois un jugement moins sévère. L’Institut national de la statistique a en effet constaté un léger repli du chômage fin 2013, qui concernerait 9,7 % de la population active en métropole.
it
- Une croissance en berne
L’horizon de François Hollande est également très compromis par une économie qui tourne toujours au ralenti. La croissance devrait rester très faible cette année à 0,4 %, après n'avoir affiché qu'une hausse de 0,3 % en 2013, même si elle devrait s’améliorer à 1 % en 2015.
En terme de croissance, la France se classe ainsi au 15e rang sur les 18 pays de la zone euro. Pour comparaison, le Fonds monétaire internationaI (FMI) mise sur une croissance mondiale supérieure à 3 %. Le PIB américain devrait afficher pour sa part une hausse de 2,2 %.
- L’enlisement de la dette
Le chef d’État peine également a assainir les finances publiques. Bruxelles estime, dans ses prévisions d'automne, que le déficit public français atteindra 4,5 % du PIB en 2015 et 4,7 % en 2016. Loin de ce qu'escomptait Paris : un déficit en 2015 à 4,3 % et en 2016 à 3,8 %. Selon ce scénario, la France aura le triste privilège d'afficher le déficit le plus élevé de toute la zone euro.
- Scandales politiques à répétition
La première moitié du mandat de François Hollande a également été sabordée par plusieurs affaires liées à son administration. Les mensonges de l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac sur l'existence de son compte bancaire à l’étranger non déclaré ont été le premier grand scandale de l’ère Hollande.
Le président a aussi dû faire face à l’éviction de son conseiller Aquilino Morelle, épinglé pour des conflits d’intérêts. Alors qu'il venait d'intégrer l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), il avait "omis" de déclarer avoir travailler pour le compte d’un laboratoire pharmaceutique . Plus récemment, le secrétaire d'État au Commerce extérieur Thomas Thévenoud avait été prié de quitter son poste neuf jours après sa nomination en raison notamment de déboires fiscaux.
- Une image personnelle écornée
Sur un plan plus personnel, le chef de l’État s'est aussi trouvé dans l'œil du cyclone après le grand déballage de son ex-compagne Valérie Trierweiler. Dans un livre intitulé "Merci pour ce moment", cette dernière a réglé ses comptes avec François Hollande, dénonçant des propos injurieux contre les pauvres et remettant en cause la sincérité de son engagement à gauche. Le couple s’était séparé avec fracas après les révélations parues dans la presse sur la prétendue liaison du président avec l’actrice Julie Gayet.