Plusieurs millions de chiites commémorent, mardi, le martyre de l'imam Hussein, petit-fils de Mahomet et figure fondatrice de cette branche de l'islam, dans un climat sécuritaire particulièrement tendu. Surtout en Irak.
Les grandes célébrations chiites de l'Achoura, mardi 4 novembre, se déroulent cette année dans un climat de tension maximale dans plusieurs pays du monde arabe. En Irak. les forces de sécurité sont en alerte pour parer tout risque d'attentat lors des cérémonies, qui ont déjà été la cible d'attaques terroristes sanglantes par le passé.
La fulgurante montée en puissance des jihadistes de l’organisation de l'État islamique (EI) dans le nord et l'ouest du pays a en outre démultiplié le risque d'un bain de sang cette année, lors de ce rituel qui attire traditionnellement des millions de chiites.
À l’instar des extrémistes sunnites, l’EI considère en effet les chiites comme des hérétiques. Le groupe jihadiste, qui cherche à anéantir cette communauté, a déjà revendiqué de nombreux attentats-suicides contre cette population, majoritaire en Irak mais minoritaire dans le monde islamique (15 %).
Depuis que des attaques commises par Al-Qaïda ont fait 171 morts en 2004 à Kerbala - ville sainte du chiisme - et Bagdad pendant l'Achoura, la sécurité est renforcée à cette période de l'année. Ainsi, les voitures n'ont pas été autorisées à entrer dans Kerbala mardi, en raison des craintes d'attentats à la voiture piégée.
Fusillade en Arabie Saoudite
Au Liban, des dizaines de milliers de chiites se sont rassemblés, mardi, pour célébrer l'Achoura dans la banlieue sud de Beyrouth, également placée sous très haute sécurité. Ce territoire chiite, bastion du Hezbollah, a été complètement bouclé pour la première fois cette année par craintes d'attentats, comme ceux revendiqués par des groupuscules sunnites, qui avaient ensanglanté des fiefs du parti pro-iranien en 2013.
En Arabie saoudite, ce sont cinq personnes qui ont été tuées et neuf autres blessées dans une fusillade, lundi soir, dans l'est du royaume, où se concentre la minorité chiite. À la suite de quoi, mardi matin, le ministère saoudien de l'Intérieur a annoncé l'arrestation de six suspects.
Lors de l'Achoura, les chiites commémorent la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et troisième imam du chiisme, tué en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid à Kerbala, dans le cadre de luttes de succession après la mort du prophète de l'islam.
Les célébrations doivent culminer, mardi, avec des marches et des processions, dans lesquelles les fidèles s’infligent des blessures et se flagellent de façon spectaculaire, en repentance pour ne pas avoir prêté main-forte à Hussein, dont le corps mutilé repose, selon la tradition, à Kerbala.
Avec AFP et Reuters