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Étudiants mexicains disparus : deux tueurs mettent en cause les autorités locales

Deux criminels mexicains ont avoué avoir tué 17 étudiants venus manifester à Iguala, dans le sud du pays. Ces aveux surviennent après la découverte d’un charnier à proximité du site où 43 jeunes avaient disparu la semaine dernière.

L’enquête sur l’un des pires massacres récents commis au Mexique s’oriente vers une collusion entre les autorités locales et un gang criminel. Deux membres présumés du groupe Guerreros Unidos sont passés aux aveux, rapporte dimanche 5 octobre le procureur régional Iñaky Blanco.

Les deux tueurs ont déclaré que l’ordre initial de venir sur les lieux où se trouvaient les étudiants avait été donné par le directeur de la sécurité publique d'Iguala. Ce dernier, ainsi que le maire de la ville, ont pris la fuite après la fusillade et sont actuellement recherchés.

Les deux criminels ont également donné au procureur une version détaillée de leur macabre expédition. Après avoir fait descendre les étudians d’un autobus, ils "se sont emparés de 17 d'entre eux pour les transférer vers les hauteurs d'une colline de Pueblo Viejo (commune d'Iguala) [...] où ils disent les avoir abattus", a déclaré le procureur.

Selon eux, l'ordre de capturer et d’assassiner les étudiants a été donné par un des dirigeants des Guerreros Unidos, surnommé "El Chucky".

Identification difficile des victimes

Les aveux de deux tueurs ont éclairé d’une manière dramatique une partie du mystère des fosses communes découvertes samedi dernier près d’Iguala, où 28 cadavres en partie calcinés ont été retrouvés.

Le procureur régional a néanmoins insisté sur le fait qu'au moins deux semaines seraient nécessaires pour déterminer l'identité des corps et établir avec certitude qu’il s’agissait de certains des 43 étudiants disparus le week-end du 26 septembre après des heurts avec la police locale..

Ces 43 jeunes sont des élèves de l'école normale d'Atzoyinapa, proche de Chilpancingo, capitale de l'État de Guerrero, connue pour être un foyer de contestation. Ils étaient venus avec des dizaines d'autres jeunes du même établissement à Iguala, à 100 km environ de leur école pour, selon leurs dires, récolter des fonds et manifester. Ils s'étaient ensuite emparés de trois autobus des transports publics locaux pour rentrer chez eux.

Des policiers municipaux et des hommes armés non identifiés avaient tiré sur ces autobus, faisant trois morts, et d'autres fusillades dans la soirée avaient fait trois autres morts.

Tandis que les familles attendaient des nouvelles dans l'angoisse, des centaines de collègues des élèves-enseignants ont bloqué l'autoroute menant de Chilpancingo à Acapulco, exprimant leur colère à l'intention des autorités.

Le gouverneur de Guerrero, Angel Aguirre, a lancé un appel au calme.
 

Avec AFP