
Zahra Tabari est une mère et ingénieure iranienne âgée de 67 ans. © Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran
À la suite de la condamnation à mort de la militante iranienne Zahra Tabari, plus de 400 figures féminines du monde entier ont réclamé, mardi 23 décembre, sa libération "immédiate". Dans cette lettre, quatre prix Nobel et plusieurs anciennes présidentes demandent aux gouvernements d'être solidaires avec les Iraniennes.
Zahra Tabari, ingénieure et mère de 67 ans, a été condamnée à mort, à l'issue d'un "simulacre de procès de dix minutes, tenu par visioconférence sans la présence de son avocat", indique cette lettre. Elle précise que Zahra Tabari sera exécutée "pour avoir brandi une banderole portant l'inscription 'Femme, Résistance, Liberté'", dérivée du slogan "Femme, Vie, Liberté" devenu populaire lors de la vague de manifestations de 2022.
Rédigé par l'association londonienne de familles de victimes "Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran", le courrier a été signé par d'anciennes présidentes de la Suisse et de l'Équateur, des ex-Premières ministres de Finlande, du Pérou, de Pologne ou encore d'Ukraine.
Pour afficher ce contenu YouTube, il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixUne extension de votre navigateur semble bloquer le chargement du lecteur vidéo. Pour pouvoir regarder ce contenu, vous devez la désactiver ou la désinstaller.
Réessayer
"Nous exigeons la libération immédiate de Zahra et nous appelons les gouvernements du monde entier à se solidariser avec les femmes iraniennes dans leur lutte pour la démocratie, l'égalité et la liberté", indique la lettre également signée par des magistrates, diplomates et parlementaires, des personnalités publiques, telle que la philosophe française Elisabeth Badinter.
Quarante femmes exécutées en 2025
Les médias officiels iraniens n'ont fait aucune mention de son cas ni confirmé sa condamnation à mort, mais un groupe de huit experts indépendants des Nations unies a confirmé, mardi, cette condamnation – sur la seule base d'une banderole et d'un message audio non publié –, et exigé, mardi, que l'Iran "suspende immédiatement" son exécution.
Ces experts, mandatés par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mais n'agissant pas au nom de cette instance, ont souligné que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l'Iran, limite en principe le recours à la peine de mort aux "crimes les plus graves".
Or, "cette affaire ne comporte aucun meurtre intentionnel et présente de nombreuses irrégularités de procédure", ont-ils souligné, estimant que "l'exécution de Zahra Tabari dans ces circonstances constituerait une exécution arbitraire".
La lettre de plus de 400 personnalités féminines rappelle et dénonce la terreur que subissent les femmes depuis des décennies en Iran, pays qui affiche le plus fort taux d'exécutions de femmes. Selon l'organisation Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, les autorités iraniennes ont exécuté plus de 40 femmes cette année.
Le courrier précise également que Zahra Tabari est accusée de collaboration avec l'organisation d'opposition Moudjahidines du peuple (MEK), interdite en Iran. La MEK a indiqué à l'AFP que Zahra Tabari figurait parmi les 18 militants actuellement condamnés à mort en Iran pour leur appartenance au groupe.
Avec AFP
