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CAN 2025 : baptême du feu face au Gabon pour le Cameroun de David Pagou
Les Lions indomptables ouvrent leur CAN 2025 mercredi face à aux Panthères du Gabon dans un groupe F qualifié de "groupe de la mort", avec la Côte d’Ivoire et le Mozambique. Après une élimination en barrages africains pour la Coupe du monde 2026 et un changement de sélectionneur à la dernière minute, les Camerounais misent un effectif renouvelé pour retrouver leur rang sur le continent.
Le Congolais Joris Kayembe, à gauche, et le Camerounais Etta Eyong se disputent le ballon lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde contre le Cameroun, jeudi 13 novembre 2025, à Rabat, au Maroc. © AP

Le Cameroun arrive à la CAN 2025 avec l'ambition de reconquérir son statut de grande nation du football africain, malgré les turbulences récentes. Après avoir manqué la qualification pour le Mondial 2026 à la suite de leur défaite face à la RD Congo lors des barrages africains, et connu un changement de sélectionneur à la dernière minute, les Lions indomptables abordent la compétition avec la volonté de remettre les pendules à l'heure.

Pour leur entrée en lice, mercredi 24 décembre à 21 h au Grand Stade Adrar d'Agadir, ils affronteront les Panthères du Gabon, un adversaire solide dans ce groupe F qualifié de "groupe de la mort", aux côtés de la Côte d'Ivoire - tenante du titre - et du Mozambique.

Quintuple champion d’Afrique (1984, 1988, 2000, 2002 et 2017), le Cameroun dispute au Maroc sa 21e phase finale, la première participation des Lions indomptables remontant à 1970. Mais lors de la précédente édition, ils sont sortis dès les huitièmes de finales, éliminés par le Nigeria.

Classée seulement 57e au classement FIFA (10e nation africaine), la sélection camerounaise n'a plus remporté le trophée depuis 2017. Elle se doit donc d'effacer les déceptions récentes grâce à nouveau coach et un effectif renouvelé.

Trouver la solution sans Aubameyang 

Le Gabon aborde quant à lui la compétition avec humilité mais une réelle ambition. Les Panthères disputent leur 9e CAN, avec pour meilleur résultat des quarts de finale (1996 et 2012).

À leur tête, Thierry Mouyouma, en poste depuis 2023. L’ancien international gabonais a instauré un 4-3-3 axé sur la solidité défensive et les transitions rapides. Cependant, il devra composer sans la superstar de l'équipe Pierre-Emerick Aubameyang pour cette entrée en matière, l’attaquant de l’OM étant forfait suite à une blessure à la cuisse.

Le buteur historique, avec ses 39 réalisations en sélection et leader charismatique manque cruellement, privant les Panthères de leur principale menace offensive.

"Le coach gabonais a réussi à construire un effectif solide, qui peut tourner même sans Aubameyang", tempère Karim Baldé, consultant football pour France 24. "Anthony Oyono fait partie des joueurs à surveiller, qui se sont révélés pendant les éliminatoires du Mondial. Il a été décisif contre la Gambie en tant que latéral droit : il est efficace en attaque et bon défensivement". "Le Gabon est une équipe qui est capable de faire des coups, même sans Aubameyang, mais ce ne sera pas facile sur la durée", estime quant à lui Xavier Barret, consultant de France 24. 

"L’équipe et moi-même avons travaillé dur pour préparer cette CAN et arriver déterminés pour gagner ! Chaque détail et chaque effort nous rapproche de notre objectif", assurait en tout cas Thierry Mouyouma mardi sur son compte X. "Il est important pour nous de gagner ce match. On a besoin de ce match pour avancer. Et pour nos compatriotes, la veille de Noël, ça serait un merveilleux cadeaux". 

Mbeumo, espoir camerounais pour relancer la machine

Côté camerounais, David Pagou dirige les opérations depuis décembre 2025, nommé dans un contexte agité après l’éviction de Marc Brys. Proche de Samuel Eto’o, réélu président de la Fecafoot il y a peu, le technicien camerounais s’appuie sur un système en 4-3-3 favorisant le contrôle du milieu et les attaques rapides.

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CAN 2025 : baptême du feu face au Gabon pour le Cameroun de David Pagou
© France 24
04:14

Pour créer la différence, le Cameroun misera sur Bryan Mbeumo, attaquant de Manchester United. À 26 ans, l'avant-centre polyvalent excelle par sa vitesse, sa technique et son efficacité devant le but. Après un transfert estival retentissant et des performances solides en club, il incarne la nouvelle génération appelée à porter les Lions indomptables. Un profil décisif pour déstabiliser les blocs bas, fréquents en phase de groupes.

"L'avantage de ce format de la CAN à 24 équipes, c'est que presque toutes les sélections se qualifient pour les matchs à élimination directe : cela laisse au Cameroun le temps du rodage", juge Karim Baldé. "Paradoxalement, le fait d'être dans ce groupe de la mort est plutôt une bonne chose car cela va forcer les Camerounais à se rendre compte assez vite qu'ils ont besoin de livrer leur meilleur jeu et ainsi mettre le bleu de chauffe très rapidement. C'est en tout cas une question de crédibilité pour Eto'o", poursuit-il. 

Car depuis l'arrivée de David Pagou, Vincent Aboubakar et Michael Ngadeu, cadres de l'équipe, ont été écartés. Et la star Franck Zambo-Anguissa est forfait en raison d’une blessure. 

Dans les buts, André Onana, considéré comme le meilleur gardien du pays, n’est pas non plus du voyage. 

Le rôle de titulaire devrait revenir à Dévis Epassy, du Dinamo Bucarest, qui avait été le gardien lors du match de poules de la Coupe du monde 2022 contre le Brésil, resté gravé dans la mémoire du football camerounais malgré l’élimination avec une victoire 1-0. 

Un chamboulement qui n'inquiète pas Xavier Barret. "L'effectif est beaucoup plus sain désormais, car ce conflit a été évacué : nous étions dans une situation de conflit permanent grotesque. L'équipe est certes moins fortes, mais plus cohérente et plus unie", fait valoir notre consultant. "Lorsqu'ils ont gagné la CAN en 2017, ils n'avaient pas la meilleure équipe mais une hargne et une rage de vaincre", souligne-t-il. 

Même s'ils ont le statut de favoris de cette rencontre, les Camerounais savent que la CAN ne laisse pas de place à l’approximation dans un groupe aussi dense. Les Panthères, outsiders, n’ont toutefois rien à perdre et espèrent reproduire leurs exploits passés face au Cameroun, dont la fameuse victoire 1-0 contre les Lions indomptables à la CAN 2010.