Jeudi, le Premier ministre irakien a affirmé que son pays détenait des renseignements "crédibles" sur la menace terroriste qui pèse sur la France et les États-Unis. Une information que Paris et Washington n’ont pas corroboré.
Selon une annonce effectuée jeudi par le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi, l’Irak est parvenu à obtenir des renseignements "crédibles" sur des projets d'attentats du groupe jihadiste de l’organisation de l’État islamique contre des métros à Paris et aux États-Unis. Des propos que les autorités françaises et américaines ont toutefois tempéré, affirmant ne pas disposer d'informations permettant d'étayer ces déclarations.
À New York, en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, Haïdar al-Abadi a déclaré à des journalistes américains avoir reçu l'information, jeudi 25 septembre, en provenance d'activistes capturés en Irak. Il en a conclu qu'elles étaient crédibles après avoir demandé des informations supplémentaires. Les projets d'attentats, a-t-il dit, ont été conçus en Irak par des "réseaux" de l'organisation de l’État islamique.
Des informations "crédibles" pour Abadi
"Ils projettent de commettre des attentats dans les métros de Paris et des États-Unis", a déclaré Haïdar al-Abadi. "J'ai demandé des informations plus crédibles. J'ai demandé des noms, des détails, des villes, et des dates. Et au vu des détails que j'ai reçus, oui, cela paraît crédible".
Il n'en a pas dit davantage. Un haut responsable irakien, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, a précisé par la suite que les renseignements irakiens avaient découvert de "sérieuses menaces" et avaient fait part de ces informations aux services de renseignements des pays alliés. "Une évaluation complète de la véracité des renseignements et du degré d'avancement des projets est en cours", a-t-il ajouté.
Paris et Washington ne confirment pas la menace évoquée…
Les États-Unis "n'ont pas confirmé de menace particulière", a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Barack Obama. "Nous avons dit de façon constante aux Irakiens que s'ils ont des informations qui sont pertinentes par rapport à une activité terroriste ou à un complot terroriste, ils peuvent et doivent en faire part" aux autorités compétentes américaines, a déclaré Ben Rhodes aux journalistes, à bord de l'avion présidentiel Air Force One en revenant de New York.
En France, les services de sécurité ont dit ne pas avoir d'information pour confirmer les déclarations du Premier ministre irakien.
… mais renforcent leurs mesures de sécurité
Auparavant, l'Élysée avait annoncé à l'issue d'un conseil de défense que les mesures de sécurité allaient être renforcées dans les lieux publics et les transports du pays, après l'exécution d'un otage en Algérie par un groupe qui a fait allégeance à l'organisation del'État islamique.
Dans un contexte de tension internationale, "les mesures de prévention contre les risques terroristes mises en œuvre sur le territoire national vont être renforcées dans les lieux publics et dans les transports", souligne la présidence.
Le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, le maire de New York, Bill de Blasio, et d'autres responsables locaux se sont montrés imperturbables. Ils ont remanié leurs emplois du temps jeudi pour ajouter des déplacements dans le métro de New York, dans le but de rassurer les millions d'usagers.
Toutefois, le chef de la police de New York, William Bratton, a indiqué que ses services avaient renforcé la présence policière dans les métros et les rues de la ville après la mise en garde du Premier ministre irakien.
À Chicago et Washington D.C., les autorités ont également assuré ne pas être au courant de menaces visant les transports en commun de ces deux métropoles.
Avec Reuters