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Les réfugiés kurdes de Turquie en contact permanent avec leurs proches de Syrie

Assiégés depuis une semaine près de la ville de Kobani (Aïn al-Arab en arabe), dans le nord de la Syrie, plus de 100 000 Kurdes ont fui vers la Turquie pour se réfugier. Reportage à Mursitpinar, ville à la frontière turco-syrienne.

Walid a quitté la Syrie pour se réfugier en Turquie il y a déjà plusieurs jours, mais il n'arrive toujours pas à s'éloigner de la frontière. Ce réfugié kurde reste en contact permament avec ses proches restés dans sa ville du nord de la Syrie assiégée depuis une semaine par l'organisation de l'État islamique (EI), à Kobani (Aïn al-Arab en arabe)

Accroché à son téléphone portable, Walid apprend que les combattants kurdes ont tiré sur les jihadistes avec des roquettes, les forçant à battre en retraite. Selon ses informations, ils se trouveraient maintenant à 50 km de Kobani. "Est-ce que tu as entendu des avions américains ?", demande Walid. "Non", lui rétorque-t-on.

Alors que les frappes internationales contre l'EI se poursuivent, les réfugiés syriens continuent d'affluer vers la Turquie. Depuis l'ouverture de la frontière par Ankara vendredi dernier, 138 000 réfugiés kurdes de Syrie ont franchi un des deux postes-frontières ouverts, a indiqué le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Mais l'ONU craint un afflux trois fois plus important dans les prochaines semaines.

Les combattants kurdes sont "vraiment nombreux"

Également au téléphone avec Kobani, Mohammad Sheikh Ali s’enquiert du nombre de blessés dans les rangs kurdes. "Il dit qu'il y a 101 blessés et 52 morts ", lance-t-il. Mais impossible de connaître le nombre exact de guérilleros engagés. L'interlocuteur de Mohammad Sheikh Ali refuse de communiquer sur ce sujet. "Il me dit qu’ils sont nombreux, vraiment nombreux", poursuit-il.

Selon les réfugiés syriens arrivés ces derniers jours, ils seraient plusieurs milliers de combattants à avoir grossi les rangs de la guerilla kurde. La plupart pour se rendre dans la ville de Kobani, dernier bastion kurde. Cette localité pourrait d'ailleurs s'avérer stratégique dans les prochains jours car les combattants de l'organisation de l'État islamique ont quitté hier les zones touchées par les frappes aériennes de la coalition pour se redéployer dans la région de Kobani.