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Selon Bernard Cazeneuve, "la France n’a pas peur" face à la menace jihadiste

"La France n'a pas peur", a déclaré lundi le ministre de l'Intérieur, après l'appel au meurtre de Français lancé aux musulmans par l'EI. Bernard Cazeneuve a rappelé la solidarité de tous les Français "quelles que soient leurs origines".

"La France n'a pas peur car elle n'entend pas céder au piège des terroristes", a répondu lundi 22 septembre le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve après les menaces des jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) qui ont directement visé les citoyens français.

Dans un message audio de propagande, un porte-parole de l’organisation extrémiste a appelé les sympathisants de l'EI à tuer "les méchants et sales Français", suite aux premières frappes aériennes effectuées par la France en Irak. Ces menaces visent les citoyens "des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique" a déclaré le porte-parole du groupe, qui s'attaque aussi aux Américains, aux Australiens ou encore aux Canadiens.

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Fustigeant cet "appel au meurtre", Bernard Cazeneuve a souligné que ce n'était "pas la première fois" que la France "est menacée par des terroristes".

Solidarité des citoyens français de toute confession

"La France n'a pas peur car elle sait pouvoir compter sur la solidarité de tous les citoyens de France quelles que soient leurs origines ou leur confession" et sur la "vigilance" des forces de l'ordre qui sont la "meilleure réponse", a expliqué Bernard Cazeneuve en réponse aux jihadistes de l’EI.

"Leurs menaces n'entameront en rien notre détermination à mettre fin à leurs exactions et à secourir les populations", a-t-il poursuivi. "Nous devons aussi éliminer le risque que représente Daech [l'acronyme arabe de l'organisation de l'EI] pour notre sécurité", a-t-il ajouté.

Selon des sources policières, les services de renseignement redoutent un attentat en France avec "plus d'acuité". Bien que cette inquiétude ne repose "en l'état sur rien de concret ni de tangible" selon une de ces sources policières, "la question est sur toutes les lèvres, c'est chaud, ce n'est pas quand aura lieu un attentat mais où".

La France est préparée

Du point de vue sécuritaire, le ministre de l’Intérieur a voulu rassurer, en expliquant que le dispositif Vigipirate "est aujourd'hui opérationnel et efficace". "Depuis plusieurs mois déjà, nos forces de sécurité sont pleinement mobilisées afin de prévenir les risques liés à l'activité des groupes terroristes en Syrie et en Irak", a-t-il rappelé.

Vigipirate, dans sa nouvelle configuration renouvelée en février, est actuellement en situation de "vigilance permanente" face à la menace terroriste en France, a-t-on précisé place Beauvau. Cela signifie une "déclinaison" de mesures de surveillance et de vigilance considérées comme "à haut niveau". Mais "nous ne sommes pas au stade supérieur, et ultime, qui est celui de l'alerte-attentat", a nuancé le ministère de l’Intérieur.

En attendant, Bernard Cazeneuve a envoyé la semaine dernière une circulaire aux préfets les appelant à "renforcer la vigilance et la surveillance" dans les édifices religieux, ambassades et même les grands rassemblements sensibles.

Le ministre a enfin rappelé qu'il y avait eu 110 interpellations de présumés jihadistes en France depuis le 1er janvier, dont 74 mises en examen, et que des filières de recrutement pour le jihad avaient été "démantelées". Il a aussi mis en exergue son projet de loi antiterroriste adopté "très largement" par l'Assemblée nationale la semaine dernière.

Avec AFP