Face à la puissance de feu russe dans l'Est, l'Ukraine s'est appuyée sur des bataillons de combattants non-professionnels. Malgré la signature d'un cessez-le-feu, certains d'entre eux n'entendent pas déposer les armes. Ils disent vouloir continuer le combat contre la Russie mais sont accusés de violences contre les populations dans les régions qu'ils contrôlent. Reportage de Gulliver Cragg.
L'Ukraine a offert une large autonomie aux territoires de l'Est du pays actuellement contrôlés par les séparatistes. Cette concession fait partie l'accord de cessez-le-feu signé le 5 septembre dernier, et de fait imposé à Kiev après sa lourde défaite militaire.
La bataille d’Ilovaysk a marqué un tournant dans la guerre du Donbass. Du côté ukrainien, les unités ayant subi les pertes les plus lourdes ne sont pas celles de l'armée mais de bataillons de "volontaires" nés de la vague patriotique qui a suivi l’annexion de la Crimée par Moscou. Certains d'entres eux sont composés de nationalistes d'extrême droite, d'autres non. Tous sont convaincus qu'il faut se battre pour repousser l'agression russe.
L'État ukrainien, qui avait besoin de toute l'aide disponible, les a intégrés de son mieux. Kiev leur paye désormais des salaires et, grâce à l'aide de généreux donateurs, leur fournit des armes. Mais ils forment une force volatile qui pourrait un jour se retourner contre le pouvoir si elle se sent trahie par le processus de paix.