Les fédérations et responsables des mosquées françaises ont lancé, mardi 16 septembre, un nouvel appel unitaire contre l’organisation de l'État islamique. Ils condamnent les exactions de ce groupe à l'encontre des civils en Irak et en Syrie.
Les fédérations et responsables de mosquées français ont lancé de manière unitaire un "appel des musulmans de France" contre l’organisation de l’État islamique (EI) qui sème la terreur en Syrie et en Irak. "Nous condamnons fermement les exactions commises par l'organisation Daesh [l'acronyme en arabe de l'EI, NDLR] (...) à l'encontre des civils en Irak et en Syrie parmi les chrétiens, les Yézidis, les Kurdes, les Turcomans, les musulmans chiites ou sunnites, les humanitaires, les journalistes", écrivent les signataires de cet appel, qui estiment que ce groupe, en dépit de son appellation usurpée, n'a rien ni d'un État ni d'islamique".
Ce texte est de portée plus large que "l'Appel de Paris" signé la semaine dernière, qui marquait une solidarité en particulier avec les chrétiens d'Orient. Il est surtout plus unitaire puisqu’il a été validé par dix grandes institutions dont les deux groupements de mosquées de sensibilité marocaine (RMF et UMF), la fédération de la Grande Mosquée de Paris (liée à l'Algérie), les Turcs du CCMTF, mais aussi l'UOIF (proche des Frères musulmans) et l'association Foi et Pratique (courant littéraliste Tabligh). La très grande majorité des quelque 2 300 à 3 000 lieux de culte de la première communauté musulmane d'Europe (3,5 à 5 millions de croyants) y est donc représentée.
Ils ont exigé une enquête sur "les responsabilités des soutiens de cette organisation terroriste ainsi que l'origine de ses moyens". "Face à l'ampleur des crimes commis par Daesh et l'importance des moyens matériels dont elle dispose, nous appelons la communauté internationale à diligenter une enquête afin que soient déterminées les responsabilités des soutiens de cette organisation terroriste ainsi que l'origine de ses moyens", écrivent les signataires.
Ils "réitèrent" leur "appel aux jeunes musulmans de France qui seraient tentés d'aller combattre aux côtés de ces terroristes, de prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complices, ainsi que de la lourde responsabilité, devant Dieu et devant l'humanité, d'une telle complicité".
Les dix institutions demandent enfin "aux musulmans de France d'apporter leur aide aux exilés, notamment à ceux présents en France" et "d'élever des prières, tous les vendredis, pour le repos des âmes de toutes les victimes" de l’EI.
Avec AFP