Pour la deuxième fois en moins d'un an, un cœur artificiel a été implanté sur un patient, au CHU de Nantes il y a quelques semaines. Le premier patient ayant bénéficié d'une telle prothèse avait perdu la vie 75 jours après la pose.
Pour la deuxième fois depuis décembre 2013, un cœur artificiel a été implanté il y a quelques semaines sur un patient, cette fois au centre hospitalier universitaire de Nantes.
Ce cœur artificiel Carmat, une bioprothèse de haute technologie, a été implanté avec succès, d’après plusieurs médias. "Tout se serait très bien passé, mais on ne sait rien du patient", a indiqué, jeudi 4 septembre, Libération sur son site internet qui, comme France Inter, fait état de cette nouvelle intervention faite "dans la plus grande discrétion".
Le CHU de Nantes et la société française Carmat, fabricant et concepteur du cœur, se sont refusés à tout commentaire.
Le premier patient est décédé
D'après "Libération", cette opération a été menée par l'équipe du Pr Daniel Duveau. Ce dernier était l'un des chirurgiens senior présents, avec le professeur Christian Latrémouille, lors de la première implantation d'un coeur artificiel Carmat à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris le 18 décembre 2013.
Le premier malade, âgé de 76 ans, Claude Dany, souffrait d'une grave insuffisance cardiaque. Il est mort 75 jours après la pose de la bioprothèse. Une défaillance technique de l'appareil avait alors été évoquée pour expliquer ce décès.
Après sa mort, le 2 mars, la société Carmat avait précisé qu'elle maintenait son programme d'essais comprenant quatre patients "au pronostic vital engagé à brève échéance". Elle avait ensuite annoncé le 16 juillet avoir été autorisée à reprendre les essais de son cœur artificiel.
Tissus d'animaux
La société avait plaidé que le critère de succès retenu pour ces premiers essais était la "survie des patients à 30 jours" et qu'"avec 74 jours de survie", la première implantation était "probante". Le coeur artificiel Carmat n'est pas destiné à faire patienter un malade en attente de greffe cardiaque mais à remplacer définitivement le coeur défaillant, selon ses concepteurs.
Cette prothèse présente la particularité d'être recouverte à l'intérieur de "biomatériaux" tirés de tissus animaux, afin d'éviter d'avoir à donner au malade des anticoagulants pour empêcher la formation de caillots. En raison de son poids (900 grammes), ce modèle est réservé pour l'instant à des gens présentant une certaine corpulence. La prothèse présente aussi un coût élevé.
Avec AFP