![Situation toujours aussi confuse au lendemain du coup d’État au Lesotho Situation toujours aussi confuse au lendemain du coup d’État au Lesotho](/data/posts/2022/07/19/1658236056_Situation-toujours-aussi-confuse-au-lendemain-du-coup-d-Etat-au-Lesotho.jpg)
La situation reste confuse au Lesotho au lendemain d'une opération de l'armée qualifiée de coup d'État. Des ministres des Affaires étrangères de l'organisation régionale d'Afrique australe (SADC) se réunissent dimanche soir à Pretoria.
Au lendemain d'un coup de force de l'armée contre la police, qualifié de "coup d'État" par le Premier ministre du Lesotho réfugié en Afrique du Sud, il était encore difficile de savoir qui gouvernait dimanche 31 août le Lesotho, petit royaume d’Afrique australe.
L'annonce d'une tentative d'assassinat contre le nouveau chef de l'armée du Lesotho, le général Maaparankoe Mahao, la nuit même du coup de force, laisse penser qu'une lutte intestine est en cours pour le contrôle des forces armées. Juste avant les troubles, il avait été désigné pour remplacer à la tête des forces armées le général Tlali Kamoli, soupçonné d'avoir comploté contre le chef du gouvernement.
Selon Johan Aerni-Flessner, spécialiste de l'histoire contemporaine du Lesotho et professeur assistant à l'université du Michigan aux États-Unis, le Premier ministre a fait l'erreur de vouloir remplacer le patron des forces armées, ce qui a fortement indisposé certains éléments en son sein. Or, les tensions entre l'armée et la police sont notoires, reflétant de féroces rivalités au sein de la classe politique, auxquelles la population reste complètement étrangère.
Dimanche, aucun militaire n'était visible dans les rues de Maseru qui semblaient avoir retrouvé provisoirement leur animation habituelle. Mais le quartier général de la police était toujours désert, et la plupart des officiers se cachaient encore. Des soldats, contactés par l'AFP ont déclaré ne pas savoir qui exactement donnait les ordres. Les habitants de Maseru, inquiets de l'avenir, commençaient aussi à faire des stocks de nourriture et de produits de base.
Un Premier ministre contesté
Le Premier ministre Thomas Thabane qui avait fui son pays samedi pour trouver refuge en Afrique du Sud, a accusé l'armée de son pays d'avoir mené une tentative de "coup d'Etat", lorsque celle-ci s'est déployée au tôt samedi matin dans la capitale, Maseru pour encercler sa résidence et plusieurs postes de police.
Les militaires avaient désarmé les policiers et leur avaient alors confisqué des véhicules, avant de se retirer et de rentrer dans leurs casernes. Le haut commandement militaire a cependant assuré qu'il n'entendait aucunement prendre le pouvoir. Selon lui, il s'agissait seulement de désarmer les policiers qui s'apprêtaient à livrer des armes à "des partis politiques".
Une crise couvait depuis un moment, alors que le Premier ministre est très contesté pour son autoritarisme et pour avoir suspendu le Parlement en juin dernier afin d'éviter une motion de censure.
Réunion de crise à Pretoria
Suite aux troubles, des pourparlers de crise doivent se tenir en urgence dimanche soir à Pretoria. À l'invitation du président sud-africain, Jacob Zuma, la réunion doit rassembler des ministres des Affaires étrangères de l'organisation régionale d'Afrique australe (SADC).
Venu participer aux discussions, le vice-Premier ministre du Lesotho Mothetjoa Metsing a démenti toute vacance du pouvoir et tout coup d'État, indiquant que le ministre des Services Publics Motloheloa Phooko assurait l'intérim du chef du gouvernement.
L’Afrique du Sud qui avait qualifié les évènements au Lesotho de "coup d’État" samedi, semble plutôt soutenir le Premier ministre Thomas Thabane.
Avec AFP