Le nouveau président turc Recep Tayyip Erdogan a prêté serment jeudi 28 août lors d'une cérémonie au Parlement à Ankara. Des députés de l'opposition mécontents ont quitté l'hémicycle.
L'ex-Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a prêté serment jeudi 28 août. Il devient officiellement le douzième président de la Turquie, une nouvelle étape d'un règne sans partage de onze ans à la tête du pays.
"En qualité de président de la République, je jure sur mon honneur et ma réputation, devant la grande nation turque et devant l'histoire, de préserver l'existence et l'indépendance de l'État", a déclaré le nouveau président lors de son investiture devant le Parlement à Ankara.
Une cérémonie ostensiblement boudée par les députés du principal parti de l'opposition. Ces derniers, membres du Parti républicain du peuple (CHP), ont quitté l’hémicycle juste avant le serment du nouveau président, pour dénoncer son refus de démissionner de son poste de chef du gouvernement sitôt connue sa victoire à la présidentielle. Les députés d'un autre parti d'opposition, le Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême-droite), ont eux refusé d'applaudir le nouveau chef de l'État.
Malgré les accusations de dérives autocratiques à son encontre, les manifestations et les scandales qui l'ont éclaboussé, Recep Tayyip Erdogan a été élu le 10 août au premier tour de la présidentielle, qui se déroulait pour la première fois au suffrage universel direct. Il succède à Abdullah Gül à un poste d'où il entend bien continuer à diriger personnellement la marche de la Turquie.
Pour s'assurer une marge de manœuvre, l'homme fort de la Turquie a choisi de placer un fidèle à la tête de l’AKP, le parti au pouvoir, et du gouvernement. L'actuel ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu sera chargé de former le nouveau gouvernement d’ici vendredi.
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Une trentaine de chefs d'État et de gouvernement d'Europe centrale, d'Asie centrale, d'Afrique ou du Moyen-Orient ont assisté à la cérémonie d'investiture. Mais à l'inverse, les dirigeants des grands pays occidentaux, pourtant alliés de la Turquie au sein de l'Otan, se sont faits représenter, signe de leur défiance croissante envers un homme souvent accusé de dérive autoritaire et islamiste.
Avec AFP et Reuters