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Vidéo : "Ni Bagdad ni les Américains ne viendront à bout de l’EI"

L’envoyée spéciale de France 24 en Irak, Fatma Kizilboga, est allée à la rencontre d’Irakiens sunnites inquiets de l’avancée fulgurante de l’organisation de l'État islamique. La défiance envers l’armée et le gouvernement de Bagdad est profonde.

Face à la menace jihadiste de l’organisation de l'État islamique (EI), qui sème la terreur dans certaines régions d’Irak, la population sunnite se sent délaissée. "On ne sait pas si c'est l'expansion de l'EI, ou alors ce gouvernement qui est le plus dangereux pour nous", s'interroge Ali Hatem Suleiman, un chef tribal qui a formé une alliance de convenance avec les jihadistes. "Ni ce gouvernement ni les frappes américaines n'arriveront à bout de l'État islamique", poursuit-il, au micro de France 24.

Les jihadistes ont lancé le 9 juin une offensive fulgurante en Irak, qui leur a permis de s'emparer de territoires dans cinq provinces, entraînant la fuite de dizaines de milliers de personnes issues, notamment, de minorités religieuses.

Outre cette menace, Bagdad doit également apaiser les tensions confessionnelles entre sunnites et chiites. "Cela fait déjà quatre ans que nous demandons la création d'une armée à Mossoul, composée de ses propres habitants", lance pour sa part Ghanim Al Aabid, un militant opposé au pouvoir chiite en place. Dans cette ville, prise temporairement par l'EI le 10 juin, le gouvernement a toujours refusé d'établir une telle force, explique-t-il. "Ce qui est sûr, c'est que nous ne laisserons plus aucun soldat chiite remettre le pied à Mossoul".