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Le débat sur le projet de loi Hadopi vu de la Toile

Le projet de loi Hadopi concernant le piratage sur Internet est revenu en deuxième lecture, ce mercredi, à l'Assemblée nationale, dans une ambiance électrique. Reportage sur la Toile, où les internautes pouvaient suivre les débats.

De retour à l'Assemblée nationale française, mercredi soir, après avoir été rejeté une première fois début avril, le projet de loi Hadopi sanctionnant le piratage sur Internet a fait l'objet de nombreux débats diffusés sur Internet.

Les utilisateurs de Twitter ont ainsi pu les commenter en temps réel. Ainsi, Bernard Gérard, l'un des rapporteurs du texte étiquetté Union pour un mouvement populaire (UMP, majorité) a immédiatement été critiqué quand il a fait un parallèle entre le fait de couper le téléphone à quelqu’un qui ne paie pas ses factures et le fait de couper l’Internet à quelqu’un qui télécharge des fichiers illégalement (cette dernière personne devant continuer à régler son abonnement, selon le texte actuel). Yodah voit rouge : "Couper parce que le client ne paie pas, c'est pas comme couper et continuer à faire payer, crétin !"

La ministre de la Culture, Christine Albanel, qui a préparé le projet de loi, bénéficie du même traitement quand elle intervient.  "Albanel répond encore à coté, elle manque d'arguments ?" ironise un_geek.

"Le vaudeville se transforme en farce"

Les internautes montrent aussi leur déception au moment où Jean-François Copé, le patron des députés UMP à l'Assemblée nationale, et Jean-Marc Ayrault, son homologue socialiste, se prennent réciproquement à partie sur des sujets qui ne sont pas liés aux débats en question. "C'est la première fois que je regarde un débat à l'Assemblée, et je trouve ça assez irréaliste niveau puérilité des réactions", réagit ainsi Bitum. Zorgloob renchérit : "Mais quels imbéciles, à l'UMP comme au Parti socialiste (PS). Je suis vraiment dégouté par la bêtise de nos députés". Le vaudeville se transforme en farce", conclut Makno.

Certains acteurs trouvent quand même grâce aux yeux des utilisateurs du Web. Le député apparenté communiste Jean-Pierre Brard, l'un des élus de l'opposition les plus virulents contre le projet de loi Hadopi, remporte, notamment, un certain succès. Conclusion de Geekarlier après son intervention : "Comment peut-on défendre une telle loi après une démonstration aussi rationnelle et bien construite que celle de Brard ?"

"Des suspensions pour aller chercher une bière..."

La proposition de Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre), hostile au texte, de créer une université permanente pour les députés en matière de technologie est également bien accueillie. "C'est intéressant ce qu'il a dit, au moins dans le fond : les technologies et les députés, c'est pas top", note Nonosamuse.

Au cours de la séance, le PS demande au président de l'Assemblée de vérifier le quorum avant le vote sur le renvoi du texte à la commission des lois. Il n'est pas atteint. Réaction de Vincentglad : "La gauche est quand même casse-couille dans son obstruction. La demande de quorum, c'est une manip' pour stopper les débats pendant une heure."

Finalement, le vote sur le renvoi en commission des lois est rejeté à une large majorité, et la séance est levée vers une heure du matin. "Il y a quand même du monde pour voter pour, c'est déjà mieux qu'il y a quelques semaines", estime MyOther. Les débats reprendront lundi à 16 heures.

À l'instar de Ldo, certains en salivent déjà : "Je ne regrette pas ma soirée #hadopi. De l'humour, du suspens, de l'action, des suspensions pour aller chercher une bière ... :D", conclut-il.