logo

Dans la bande de Gaza, un mariage au milieu des ruines

Deux jeunes Gazaouis ont décidé de se marier mercredi, dans l'école de l'ONU où ils sont réfugiés. Pour tout un quartier, c’est un moyen d’oublier un instant le deuil et les destructions.

Certains diront que les circonstances ne sont pas idéales pour célébrer un mariage. Mais Omar et Heba, habitants du camp de Shati, dans le nord de la bande de Gaza, pensent au contraire que le moment est parfaitement choisi : au milieu des ruines, leur union est venue apporter, mercredi 13 août, un peu d’espoir et de gaieté à leurs compatriotes.

Réfugiés dans une école de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée de l’aide aux palestiniens, le couple et leurs proches ont décidé d’organiser la fête à la faveur de la trêve. Dans la nuit de mercredi à jeudi 14 août, l’armée israélienne a mené quelques raids sur Gaza en réponse aux tirs de roquettes, mais après des semaines de bombardements intenses, ces frappes limitées n'ont pas réussi à perturber les festivités.

Le mariage de Heba et Omar était initialement prévu en septembre, mais ils ont décidé d’avancer la date. "C'est arrivé un peu par hasard mais j'ai pensé que ce serait bien de se marier maintenant et d'être unis", explique le jeune marié.

"Un message de vie"

Pour tout leur quartier, le mariage permet de penser un instant à autre chose qu’aux morts et aux destructions. "En assistant à ce mariage, notre humeur à changé… Nous en avons assez de la dépression, la mélancolie et des tirs", témoigne Haya, l’une des invitées, puis tape dans ses mains pour accompagner les musiciens. À quelques pas de là, un groupe de jeunes hommes entame une "dabka", la danse palestinienne traditionnelle.

Pour Adnan Abu Hasna, porte parole de l'UNRWA, cette union envoie "un message de vie, d'espoir, un message qui vient de cet 'abri' pour dire que malgré toutes les destructions et les ravages dans la bande de Gaza, ses habitants sont résolus à vivre".

Les jeunes mariés espèrent malgré tout pouvoir quitter la bande de Gaza : ils envisagent de rejoindre dans quelques mois la famille d’Omar, qui vit aux Émirats arabes unis.

Avec AFP