Alors que les combats continuent entre les forces kurdes et les jihadistes de l’EIIL, dans le nord de l’Irak, les peshmerga enregistrent leurs premières victoires. Reportage de notre envoyé spécial Roméo Langlois.
En première ligne, dans le nord de l'Irak, face aux jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), les peshmerga kurdes ont repris, le 10 août, le contrôle de la ville de Gwer, situé à 30 km au sud-est du principal point de contrôle conduisant à la région autonome du Kurdistan irakien.
Cette victoire, qui constitue la première défaite des jihadistes face aux combattants kurdes, n'aurait pas été possible sans les frappes aériennes de l'armée américaine.
"Beaucoup d'ennemis ont été tués, surtout par les bombardements, révèle à France 24, le général Fateh, un commandant peshmerga. J'ignore combien exactement car ils ont pris leurs corps, mais je dirais cinquante au moins".
Les peshmerga, eux, ont perdu 12 hommes dans la bataille, parmi lesquels deux frères torturés avant d'être abattus. L'un était un combattant, l'autre un civil.
Tous unis contre l'EIIL
À Makhmour, autre ville reprise dimanche par les peshmerga, les derniers civils encore présents fuient à leur tour la zone des combats. Dans cette cité flotte le drapeau d'Abdallah Öcalan, leader du PKK, la guérilla kurde de Turquie, dont les combattants sont venus prêter main forte aux peshmerga. Une première puisque le mouvement kurde a toujours été divisé et que dans le passé peshmerga et PKK étaient même ennemis.
L'habileté de leurs snipers et leur courage ont forcé leur respect. "Ici à Makhmour, c'est le PKK qui a le mieux combattu", reconnaît le général Fateh.
En reprenant la ville de Makhmour, les peshmerga et le PKK ont remporté leur première victoire conjointe face à l’EIIL. "Nous devons tous nous unir, toutes les forces de la guérilla et les partis allons mener cette guerre ensemble et nous allons bouter les jihadistes hors du Kurdistan et de l'Irak", promet Tekocher, un chef du militaire du PKK dans la région.