Depuis lundi, impossible de jouer à BombGaza sur les smartphone Google et sur Facebook. Disponible pendant quelques jours seulement, cette application a suscité un vif émoi alors que le conflit à Gaza a tué plus de 1 900 personnes.
"Bombarder Gaza en évitant de tuer des civils" : tel était le principe de BombGaza, un jeu disponible jusqu’au lundi 4 août sur Facebook et les smartphones Android. Mais après une avalanche de réactions outrées, le géant des réseaux sociaux et Google ont tous les deux décidé de faire disparaître cette application de leur plateforme.
"Nous retirons les applications qui violent nos règles de conduite", a assuré un porte-parole de Google.
Jusqu’à présent, PlayFTW, l'entreprise qui a développé cette application, n'avait publié que deux jeux, beaucoup moins sulfureux. L'un était une simulation de piano baptisée Piano, et l'autre, un jeu de tir spatial nommé Space War, téléchargé moins de 50 fois.
Un millier de téléchargements
Ensuite, le 29 juillet 2014, PlayFTW a publié BombGaza sur Google Play, la boutique d’applications pour smartphones et tablettes Android, rappelle le quotidien britannique "The Guardian". Ce jeu, qui consiste à lâcher des bombes sur des petits personnages ressemblant à des clichés pixellisés de terroristes islamistes, avait été téléchargé plus de 1 000 fois avant de devenir "appli non grata".
Il est encore possible de retrouver la trace de "BombGaza" sur le moteur de recherche Google. On y apprend que le jeu était crédité par les internautes de quatre étoiles sur un maximum de cinq. Un score étonnement élevé pour cette application qui a déclenché un tollé d’indignations sur le Web. "Il y a un vrai conflit au cours duquel des gens trouvent la mort et vous semblez trouver acceptable d’en faire un jeu ?", s'exaspère un utilisateur de Google Play. Même chose sur la page Facebook de PlayFTW, la société qui a développé BombGaza. "Avant que vos familles n’apprennent le genre de choses sur lesquelles vous travaillez, je vous conseille vivement d’effacer cette page, et de créer une nouvelle société. Vos intentions créatives [avec "BomGaza", NDLR] viennent de faire exploser celle-là", y affirme Fabian Alsultany, un utilisateur américain du réseau social.
Pour la plupart des internautes, BombGaza est non seulement de mauvais goût mais aussi "un pitoyable effort pour se faire de la publicité sur le dos d’un conflit meurtrier", assure un autre utilisateur de Facebook. Il semble avoir raison. Après une journée de silence absolu, PlayFTW a posté, mardi matin, un message lapidaire sur Facebook pour se réjouir "qu’il y a enfin un peu d’activité [sur cette page]". Un commentaire accompagné par un smiley tout sourire qui n’améliorera sûrement pas l’image de marque de cette société.