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Reportage : l'armée israélienne essuie de lourdes pertes à Gaza

Depuis le début de sa campagne terrestre dans la bande de Gaza, lancée le 17 juillet, l'armée israélienne a perdu 32 soldats au combat. L'opinion publique, elle, demande en retour que le gouvernement atteigne ses objectifs.

Depuis que sa campagne de raids aériens contre la bande de Gaza, lancée le 8 juillet, s'est muée le 17 juillet en opération terrestre, l'armée israélienne enregistre des pertes significatives. En effet, outre les trois civils tués par des roquettes tirés depuis l’enclave palestinienne, 32 soldats israéliens ont perdu la vie au combat. C’est à dire trois fois plus que les pertes enregistrées lors de la dernière opération terrestre à Gaza, Plomb durci, pendant l'hiver 2008-2009.

Les forces israéliennes, qui ont aussi comptabilisé au moins 55 blessés, n'avaient pas perdu autant d'hommes depuis la guerre de 2006 contre le Hezbollah libanais, dans laquelle 119 soldats avaient péri.

Israël enterre ses soldats

Ces derniers jours, leurs obsèques ont rythmé les informations télévisées, qui diffusent les images de centaines d'anonymes venus rendre leur un dernier hommage au cimetière militaire du Mont Herzel. Mardi, les envoyés spéciaux de France 24, James Andre et Yoray Liberman, ont assisté aux funérailles de l’un de ses soldats, tué dans un échange de tir avec des combattants du Hamas, le mouvement palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza.

Issu de la communauté juive originaire d’Éthiopie, Moshe Malko, 20 ans, servait dans le régiment des Golanis, celui qui jusqu’ici a payé le plus lourd tribut durant ce conflit. Le jeune appelé a été promu au grade de sergent à titre posthume.

Après un discours poignant, sa sœur Ester Malko a adressé un message empli de colère au chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou. "Je voudrais dire à notre Premier ministre, faites que le sang de nos proches n’ait pas été versé en vain, pour rien, ne capitulez pas, ne cédez pas, détruisez-les jusqu’au dernier."

Présent lors de la cérémonie, Alon Brand, soldat du régiment des Golanis, promet de poursuivre le combat. "On se bat contre un ennemi vraiment vicieux, qui ne va pas capituler facilement, mais il faut serrer les dents et continuer parce qu’on à pas le choix, il n’y a pas d’autre choix", assure-t-il à France 24.

L'opinion demande des résultats

La douleur ressentie par la famille Malko, Reuven et Sarah Stern l’ont vécu il y a un peu plus 5 ans. Leur fils Nitai combattait aussi dans le régiment des Golanis, avant de périr lors de l’opération Plomb durci. Mais pour eux, cette nouvelle opération terrestre démontre que le sacrifice de leur fils a été inutile.

"La première nuit de l’opération j’ai eu l’impression qu’un réalisateur sadique avait fait un 'copier-coller' de Plomb durci, confie Reuven Stern à France 24. On ne peut pas justifier de renvoyer des soldats chez eux dans des cercueils sachant que dans deux ans on va retourner se battre au même endroit".

À l’instar de cette famille, l’opinion publique israélienne demande au gouvernement des résultats : l’arrêt de tirs de roquettes sur le territoire de l’État hébreu et le démantèlement des tunnels qui permettent aux combattants palestiniens de s’infiltrer en Israël.

Le journal Haaretz estime que le principal problème, pour Israël, concernant l’acceptation d’un cessez-le-feu immédiat semble être d’ordre politique, dans le sens où l’opinion publique pourrait reprocher aux responsables d’avoir perdu trop de soldats pour n’atteindre finalement que trop peu d’objectifs. Selon un sondage réalisé auprès de la population, plus des trois quarts des Israéliens ne veulent pas d'un cessez-le-feu dans la situation actuelle.

Mercredi, l'armée israélienne poursuivait son offensive sur Gaza, qui a déjà fait près de 650 morts côté palestinien, tandis qu’une trêve durable se fait toujours attendre.